LA
CATHOLICADE DE LA SEMAINE
Dernières
nouvelles du Catholand
24
mars 2014
LE
VAINQUEUR : La commune de CORMONS
Version
française des Dernières Nouvelles de l'UAAR – Union des Athées,
Agnostiques et Rationalistes. (10 mars 2014) -
http://asinonuovo.blogspot.be/2014/03/la-catholicade-de-la-semaine-24-mars.html
Texte
italien :
http://www.uaar.it/news/2014/03/24/clericalata-della-settimana-12-comune-cormons/
Précepte
Italiens,
encore un effort pour devenir laïques !
Juste
une petite note de terminologie pour expliquer le choix du mot
« catholicade », comme traduction du mot italien de
« clericalata ». À première vue, puisque le mot
n'existe pas en langue française, il eût été plus judicieux de
créer un néologisme à partir de la racine utilisée en italien, ce
qui aurait donné : « cléricalade » et en effet,
c'eût pu être très bien. Mais... c'eût aussi passer à côté de
« la spécificité » italienne, à savoir que le
pays et la population italienne sont depuis l'époque mussolinienne,
dans un étrange mariage de l'Église et de l'État, mis sous
l'empire catholique.
Dès
lors, sauf à vouloir noyer le poisson et mettre sous le boisseau
cette véritable captation, il nous est apparu que le mot
« catholicade » rendrait mieux compte de la réalité de
ces petits (et grands) faits.
Jusqu'à
présent, le traducteur lisait avec le sourire ces catholicades
recensées par les amis de l'UAAR, mais chemin de croix faisant, il
s'est aperçu qu'elles décrivaient particulièrement bien une
certaine ambiance, caractéristique des pays en proie à une
« théocratite » et singulièrement, l'Italie, victime de
la forme particulière de cette endémie qu'est la catholite. En
fait, l'Italie souffre de « catholite aiguë ».
On
publiera donc des catholicades au gré de nos disponibilités de
temps. Mais revenons à la rubrique de l'UAAR.
Chaque
semaine nous publions un petit dossier consacré à l'affirmation ou
à l'acte le plus clérical de la semaine accompli par des
représentants d'institutions ou de fonctions publiques. La rédaction
est consciente que la tâche de trouver la catholicade qui mérite le
prix est une entreprise ardue, vu le grand nombre de candidats, mais
elle s'engage à fournir même dans ce cas un service à la hauteur
des attentes de ses lecteurs. Au contraire, elle remercie en avance
ceux qui signaleront d'éventuelles « perles ».
PREMIER
PRIX DE CETTE SEMAINE :
La
Commune de CORMONS
La
catholicade de la semaine est celle du Conseil Communal de CORMONS
(UD), qui
a
offert à la paroisse 5 églises pour épargner sur les frais
d'entretien, mais s'est engagé à financer la restauration à
hauteur de 40.000 Euros.
En
Catholand, on croit ; et on croit n'importe quoi. On croit même
que les citoyens sont des benêts, à défaut d'être bénits. On
croit, dès lors qu'on peut leur faire avaler n'importe quoi. Ainsi,
en va-t-il des croyances de l’assesseur Nardin de Cormons qui a
justifié le cadeau royal et même, vu l'historique de la chose,
impérial (les églises avaient été rendues à la commune de
Cormons respectivement par les empereurs Joseph II d'Autriche (vers
1785) et Napoléon Ier des Français au début du siècle suivant. Il
aura fallu deux cents ans pour qu'un tour de passe-passe cathophile
fasse ce que même le fascisme n'avait pas osé faire. Mais écoutons
ce monument de jésuitisme communal :
« Nous
avons mis à disposition pour ces deux interventions 40.000 euros du
budget communal – souligne l'assesseur Nardin; il nous paraît
juste de rendre les églises dans une condition acceptable, même si
on les donne à titre gratuit ; il ne serait pas correct de
faire du profit sur la foi d'une communauté. Symboliquement les cinq
églises seront cédées à un euro pièce. Les seuls frais seront
seulement les nécessaires actes notariaux qui devront être
effectués en suivant des procédures réglementaires, mais ils ne
devraient pas coûter plus de quelques milliers d'euros en tout ».
On
ne comprend pas ici pourquoi ce serait à l'Église de prendre en
charge les frais d'un cadeau lui-même inique que lui fait la
commune. En somme, un cadeau est un cadeau... Mais enfin, à partir
du moment qu'on trouve juste de dilapider le bien public, on imagine
que c'est notamment à cela que devront servir les 40.000 Euros pris
sur le budget communal, à savoir le budget de tous les citoyens de
la commune – catholiques ou non. Et quand bien même, il n'en reste
pas moins que y compris pour les catholiques, on ne devrait pas céder
le bien public à une confession privée... Imaginons un instant, un
maire œcuménique qui se mettrait à distribuer les biens communaux
à diverses confessions – quelques chrétiennes, à d'autres
d'autres sortes... Trouverait-on la chose juste ? On en parle
pourtant de céder des lieux de culte un peu désertés pour d'autres
offices. Mais en Catholand, on ne se préoccupe pas de tout ça, car
l'exemple vient d'en haut dès le moment que l'État italien finance
l'Église catholique, la couvre de cadeaux et l'exempte des impôts
nationaux... À Cormons, comme dans tout le Catholand, il serait
temps d’appliquer la petite maxime : « Italiens, encore
un (gros) effort pour devenir laïques ! »
Mentions
spéciales :
LA
COMMUNE DE BIELLA qui
a
voté à l'unanimité le soutien à la manifestation “Seconda
Marcia per la Vita” qui
se déclare « en défense de la vie et de la famille
naturelle ».
Solide
concurrent dans la course au délire communal que la Commune de
Biella qui a justifié l'injustifiable de la manière suivante :
« Considérant
que l'objectif de celle marche est de se mobiliser contre
l'avortement ; Considérant que l'événement prévoit un programme
qui commencera vendredi 21 Mars avec une prière à l'Église de la
S.S. Trinité, pour ensuite continuer le samedi 22 Mars avec une
conférence à l'Église de S. Biagio et la marche, dans
l'après-midi, pour les rues du centre » la Commune considère
appropriée l'intervention de l'Administration Communale, tenant
compte que l'initiative est ouverte aux individus, familles,
associations ou groupes qui voudront se réunir en défense de ces
valeurs universelles » et décide la « promotion de la
manifestation et en particulier en véhiculant la communication de
l'initiative à travers ses canaux de diffusion».
Et
tout ça, sous l’œil de Fra Dolcino... On se croit revnu – comme
disent les femmes de Bielle – cent ans (au moins!) en arrière...
LE
SOUS-SECRÉTAIRE CIELLINO GABRIELE TOCCAFONDI (NCD) qui :
dans
les colonnes de l'Avvenire ( quotidien de référence des évêques
de Catholand; La Voix des Cloches, en quelque sorte ) a tonné
contre les brochures de l'Unar (L’Ufficio per la promozione della
parità di trattamento e la rimozione delle discriminazioni fondate
sulla razza o sull’o etnica – Office pour la promotion de
l'égalité de traitement et l'éradication des discriminations
fondées sur la race ou sur l'ethnie – dépendant directement de la
Présidence du Conseil des ministres) et la « tentative
d'endoctriner nos enfants par rapport à l'idéologie du genre et aux
« nouvelles formes de famille » ». De quelle
chaire… (parle-t-il ce sous-machin cacophone gouvernemental ?)
L'ADMINISTRATION
COMMUNALE DE RACALE (LE) où :
a
éclaté une polémique à propos d'une peinture murale artistique
représentant san Sebastiano avec une culotte de marque. Le maire
Donato Metallo a demandé aux organisateurs « d'intervenir
immédiatement afin de préserver le sentiment populaire », en
rayant la peinture murale ou en cachant les boxers de D&G.
Première
question : Si on obéit au maire Metallo, va-t-on retrouver sur
les murs de la commune le Saint sans son calbar ? Ici, on
demande à voir.
Mais
trêve de plaisanterie artistique...
On
croyait que la caleçonnade s'était éteinte aux temps de Georges
Feydeau, mais en Catholand, tout – littéralement, tout
ressuscite... Même la caleçonnade. Car c'est bien une caleçonnade,
cette histoire de caleçon de Saint Sébastien et même, de caleçon
de luxe et griffé . Au fait, ces initiales D et G , ne serait-ce
tout bêtement pas D pour Dieu et G pour Gésu ?
Et
bien, ce bel hommage à la virilité sanctifiée, ce nouvel ornement
d'une modernité autrement plus « chic » que l'habituel
lambeau d'étoffe moyenâgeux, cet hommage du vice à la vertu est
interdit et purement et même sévèrement exorcisé par un courageux
acte de censure municipale afin de défendre le « sentiment
populaire ». Mais au fait, comment le connaît-il, Monsieur le
maire, ce sentiment populaire ? Par l'opération du Saint-Esprit,
bien évidemment !
À
LA COMMUNE DE TRÉVISE, où :
suite
à une ordonnance contre la mendicité, l'argent confisqué par la
police municipale a été donné à Caritas (catholica... cela va de
soi...).
Pourtant,
j'avais entendu dire que l'évangéliste proposait de prendre aux
riches pour donner aux pauvres... À Trévise, on prend aux pauvres
pour donner aux riches... Mais en Catholand, la chose est courante,
on prêche une chose, on fait l'inverse...
À
L'HÔPITAL UMBERTO DE ROME, qui
plutôt
que de prescrire la pilule du lendemain, renseigne le nom d'une
association de volontaires engagés pour la liberté de choix. En
soi, la dame a encore eu de la chance, car on l'a renvoyée vers une
association qui effectivement l'aidera et prescrira cette pilule du
lendemain... Mais... il n'en reste pas moins que l'hôpital public a
ainsi manqué à son devoir de prescription sur base de la loi 194
(sans compter les recommandations de l'Organisation Mondiale de la
Santé et son devoir de médecin) et il devrait en outre être
poursuivi pour non-assistance à personne en danger.
Mais
on est en Catholand...
À
L'HÔPITAL DE BARI qui
à
une femme qui demandait la pilule du lendemain a réclamé 100 euros,
alors que la contraception est légalement gratuite. Mais comme on
dit ici, c'est le moins pire... car dans les autres hôpitaux publics
de la région, la dame n'avait même pas pu avoir accès à la
prescription.
AU
MAIRE DE GÊNES, MARCO DORIA, qui
a
participé à la messe « pour le travail » célébrée
par Angelo Bagnasco, archevêque de la ville.
LA
COUR DE CASSATION qui :
a
reçu une sentence de nullité matrimoniale « motivée »
par l'athéisme de la femme, athéisme existant et bien connu déjà
avant les noces.
Mais,
tous comptes faits, cette décision de juge paraît sage... Comment
cette dame eût pu rester avec un homme capable d'un telle
infamie... ? Dieu sait quelles vilenies, il lui aurait encore
fait subir...
En
somme, ce mariage aurait dû être dissous pour la raison inverse :
en raison de l'intolérance religieuse du mari apparue après le
mariage. Intolérance religieuse, digne de l'Inquisition, que ce
« monsieur » avait jésuitiquement dissimulée en
acceptant et même en imposant un mariage religieusement sanctifié à
cette femme athée, sans aucun respect pour ses convictions et sa
mécréance. On aurait ainsi une excellente base pour un divorce en
bonnes et dues formes a.ux grands torts de ce « monsieur »,
évidemment !
AU
CERCLE DIDACTIQUE « SAN GIOVANNI BOSCO » DE BISCEGLIE
(BT) à qui
a
été offert un drapeau de l'Union Européenne. Au cours de la
cérémonie officielle où on l'a hissé sur le bâtiment, fut
organisée aussi la bénédiction du drapeau par le curé Savino
Filannino, qui a aussi exécuté la liturgie de la parole. (Si
quelqu'un sait de quoi il s'agit ? Quand on n'est pas du Catholand,
il y a des choses qui nous échappent. Par moments d'ailleurs, j'ai
l'impression d'être un ethnologue égaré dans un univers exotique).
À
MARCO PANNELLA, qui :
à
l'occasion de la première année de pontificat de Bergoglio, a
organisé le débat « Un an avec Francesco », auquel ont
participé mons. Marchetto et deux journalistes d'opinion d'Avvenire.
On se demande ce que Marco Pannella et Francesco Bergoglio ont bien
pu faire ensemble pendant un an... De gustibus non disputandum.
À
LA COMMUNE DE TERMENO (BZ), qui
a
inventé le « Miracle de Saint Joseph ».
L'affaire
vaut d'être contée : le 21 janvier dernier, un énorme roc
s'est détaché de la montagne en s'arrêtant à deux mètres d'un
mas. La fête patronale a été l'occasion de fêter officiellement
le « miracle ». À la fin de la messe, tous dans la salle
de la caserne des pompiers ont trinqué pour avoir échappé au
danger et au Miracle de San Giuseppe ». Le maire, Werner
Dissertori, le matin après l'événement avait déclaré : « J'ai
étudié théologie et donc je m'entends en ces choses ; ici, il
s'est produit un authentique miracle ».
On
se demande si ce rocher n'illumine pas la commune certaines nuits...
Nous conseillons au maire de vérifier la chose.
Ainsi
va la vie en Catholand...
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