vendredi 28 mars 2014

LA CATHOLICADE DE LA SEMAINE 24 mars 2014

LA CATHOLICADE DE LA SEMAINE
Dernières nouvelles du Catholand
24 mars 2014



LE VAINQUEUR : La commune de CORMONS


Version française des Dernières Nouvelles de l'UAAR – Union des Athées, Agnostiques et Rationalistes. (10 mars 2014) - http://asinonuovo.blogspot.be/2014/03/la-catholicade-de-la-semaine-24-mars.html
Texte italien : http://www.uaar.it/news/2014/03/24/clericalata-della-settimana-12-comune-cormons/


Précepte

Italiens, encore un effort pour devenir laïques !



Juste une petite note de terminologie pour expliquer le choix du mot « catholicade », comme traduction du mot italien de « clericalata ». À première vue, puisque le mot n'existe pas en langue française, il eût été plus judicieux de créer un néologisme à partir de la racine utilisée en italien, ce qui aurait donné : « cléricalade » et en effet, c'eût pu être très bien. Mais... c'eût aussi passer à côté de « la spécificité » italienne, à savoir que le pays et la population italienne sont depuis l'époque mussolinienne, dans un étrange mariage de l'Église et de l'État, mis sous l'empire catholique.
Dès lors, sauf à vouloir noyer le poisson et mettre sous le boisseau cette véritable captation, il nous est apparu que le mot « catholicade » rendrait mieux compte de la réalité de ces petits (et grands) faits.

Jusqu'à présent, le traducteur lisait avec le sourire ces catholicades recensées par les amis de l'UAAR, mais chemin de croix faisant, il s'est aperçu qu'elles décrivaient particulièrement bien une certaine ambiance, caractéristique des pays en proie à une « théocratite » et singulièrement, l'Italie, victime de la forme particulière de cette endémie qu'est la catholite. En fait, l'Italie souffre de « catholite aiguë ».

On publiera donc des catholicades au gré de nos disponibilités de temps. Mais revenons à la rubrique de l'UAAR.


Chaque semaine nous publions un petit dossier consacré à l'affirmation ou à l'acte le plus clérical de la semaine accompli par des représentants d'institutions ou de fonctions publiques. La rédaction est consciente que la tâche de trouver la catholicade qui mérite le prix est une entreprise ardue, vu le grand nombre de candidats, mais elle s'engage à fournir même dans ce cas un service à la hauteur des attentes de ses lecteurs. Au contraire, elle remercie en avance ceux qui signaleront d'éventuelles « perles ».



PREMIER PRIX DE CETTE SEMAINE :

La Commune de CORMONS

La catholicade de la semaine est celle du Conseil Communal de CORMONS (UD), qui


a offert à la paroisse 5 églises pour épargner sur les frais d'entretien, mais s'est engagé à financer la restauration à hauteur de 40.000 Euros.

En Catholand, on croit ; et on croit n'importe quoi. On croit même que les citoyens sont des benêts, à défaut d'être bénits. On croit, dès lors qu'on peut leur faire avaler n'importe quoi. Ainsi, en va-t-il des croyances de l’assesseur Nardin de Cormons qui a justifié le cadeau royal et même, vu l'historique de la chose, impérial (les églises avaient été rendues à la commune de Cormons respectivement par les empereurs Joseph II d'Autriche (vers 1785) et Napoléon Ier des Français au début du siècle suivant. Il aura fallu deux cents ans pour qu'un tour de passe-passe cathophile fasse ce que même le fascisme n'avait pas osé faire. Mais écoutons ce monument de jésuitisme communal :

« Nous avons mis à disposition pour ces deux interventions 40.000 euros du budget communal – souligne l'assesseur Nardin; il nous paraît juste de rendre les églises dans une condition acceptable, même si on les donne à titre gratuit ; il ne serait pas correct de faire du profit sur la foi d'une communauté. Symboliquement les cinq églises seront cédées à un euro pièce. Les seuls frais seront seulement les nécessaires actes notariaux qui devront être effectués en suivant des procédures réglementaires, mais ils ne devraient pas coûter plus de quelques milliers d'euros en tout ».

On ne comprend pas ici pourquoi ce serait à l'Église de prendre en charge les frais d'un cadeau lui-même inique que lui fait la commune. En somme, un cadeau est un cadeau... Mais enfin, à partir du moment qu'on trouve juste de dilapider le bien public, on imagine que c'est notamment à cela que devront servir les 40.000 Euros pris sur le budget communal, à savoir le budget de tous les citoyens de la commune – catholiques ou non. Et quand bien même, il n'en reste pas moins que y compris pour les catholiques, on ne devrait pas céder le bien public à une confession privée... Imaginons un instant, un maire œcuménique qui se mettrait à distribuer les biens communaux à diverses confessions – quelques chrétiennes, à d'autres d'autres sortes... Trouverait-on la chose juste ? On en parle pourtant de céder des lieux de culte un peu désertés pour d'autres offices. Mais en Catholand, on ne se préoccupe pas de tout ça, car l'exemple vient d'en haut dès le moment que l'État italien finance l'Église catholique, la couvre de cadeaux et l'exempte des impôts nationaux... À Cormons, comme dans tout le Catholand, il serait temps d’appliquer la petite maxime : « Italiens, encore un (gros) effort pour devenir laïques ! »



Mentions spéciales :



LA COMMUNE DE BIELLA qui

a voté à l'unanimité le soutien à la manifestation “Seconda Marcia per la Vita” qui se déclare « en défense de la vie et de la famille naturelle ».
Solide concurrent dans la course au délire communal que la Commune de Biella qui a justifié l'injustifiable de la manière suivante :
« Considérant que l'objectif de celle marche est de se mobiliser contre l'avortement ; Considérant que l'événement prévoit un programme qui commencera vendredi 21 Mars avec une prière à l'Église de la S.S. Trinité, pour ensuite continuer le samedi 22 Mars avec une conférence à l'Église de S. Biagio et la marche, dans l'après-midi, pour les rues du centre » la Commune considère appropriée l'intervention de l'Administration Communale, tenant compte que l'initiative est ouverte aux individus, familles, associations ou groupes qui voudront se réunir en défense de ces valeurs universelles » et décide la « promotion de la manifestation et en particulier en véhiculant la communication de l'initiative à travers ses canaux de diffusion».
Et tout ça, sous l’œil de Fra Dolcino... On se croit revnu – comme disent les femmes de Bielle – cent ans (au moins!) en arrière...


LE SOUS-SECRÉTAIRE CIELLINO GABRIELE TOCCAFONDI (NCD) qui :

dans les colonnes de l'Avvenire ( quotidien de référence des évêques de Catholand; La Voix des Cloches, en quelque sorte ) a tonné contre les brochures de l'Unar (L’Ufficio per la promozione della parità di trattamento e la rimozione delle discriminazioni fondate sulla razza o sull’o etnica – Office pour la promotion de l'égalité de traitement et l'éradication des discriminations fondées sur la race ou sur l'ethnie – dépendant directement de la Présidence du Conseil des ministres) et la « tentative d'endoctriner nos enfants par rapport à l'idéologie du genre et aux « nouvelles formes de famille » ». De quelle chaire… (parle-t-il ce sous-machin cacophone gouvernemental ?)


L'ADMINISTRATION COMMUNALE DE RACALE (LE) où :

a éclaté une polémique à propos d'une peinture murale artistique représentant san Sebastiano avec une culotte de marque. Le maire Donato Metallo a demandé aux organisateurs « d'intervenir immédiatement afin de préserver le sentiment populaire », en rayant la peinture murale ou en cachant les boxers de D&G.



Première question : Si on obéit au maire Metallo, va-t-on retrouver sur les murs de la commune le Saint sans son calbar ? Ici, on demande à voir.

Mais trêve de plaisanterie artistique...
On croyait que la caleçonnade s'était éteinte aux temps de Georges Feydeau, mais en Catholand, tout – littéralement, tout ressuscite... Même la caleçonnade. Car c'est bien une caleçonnade, cette histoire de caleçon de Saint Sébastien et même, de caleçon de luxe et griffé . Au fait, ces initiales D et G , ne serait-ce tout bêtement pas D pour Dieu et G pour Gésu ?

Et bien, ce bel hommage à la virilité sanctifiée, ce nouvel ornement d'une modernité autrement plus « chic » que l'habituel lambeau d'étoffe moyenâgeux, cet hommage du vice à la vertu est interdit et purement et même sévèrement exorcisé par un courageux acte de censure municipale afin de défendre le « sentiment populaire ». Mais au fait, comment le connaît-il, Monsieur le maire, ce sentiment populaire ? Par l'opération du Saint-Esprit, bien évidemment !


À LA COMMUNE DE TRÉVISE, où :

suite à une ordonnance contre la mendicité, l'argent confisqué par la police municipale a été donné à Caritas (catholica... cela va de soi...).
Pourtant, j'avais entendu dire que l'évangéliste proposait de prendre aux riches pour donner aux pauvres... À Trévise, on prend aux pauvres pour donner aux riches... Mais en Catholand, la chose est courante, on prêche une chose, on fait l'inverse...


À L'HÔPITAL UMBERTO DE ROME, qui

plutôt que de prescrire la pilule du lendemain, renseigne le nom d'une association de volontaires engagés pour la liberté de choix. En soi, la dame a encore eu de la chance, car on l'a renvoyée vers une association qui effectivement l'aidera et prescrira cette pilule du lendemain... Mais... il n'en reste pas moins que l'hôpital public a ainsi manqué à son devoir de prescription sur base de la loi 194 (sans compter les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé et son devoir de médecin) et il devrait en outre être poursuivi pour non-assistance à personne en danger.
Mais on est en Catholand...


À L'HÔPITAL DE BARI qui

à une femme qui demandait la pilule du lendemain a réclamé 100 euros, alors que la contraception est légalement gratuite. Mais comme on dit ici, c'est le moins pire... car dans les autres hôpitaux publics de la région, la dame n'avait même pas pu avoir accès à la prescription.


AU MAIRE DE GÊNES, MARCO DORIA, qui

a participé à la messe « pour le travail » célébrée par Angelo Bagnasco, archevêque de la ville.

LA COUR DE CASSATION qui :

a reçu une sentence de nullité matrimoniale « motivée » par l'athéisme de la femme, athéisme existant et bien connu déjà avant les noces.
Mais, tous comptes faits, cette décision de juge paraît sage... Comment cette dame eût pu rester avec un homme capable d'un telle infamie... ? Dieu sait quelles vilenies, il lui aurait encore fait subir...
En somme, ce mariage aurait dû être dissous pour la raison inverse : en raison de l'intolérance religieuse du mari apparue après le mariage. Intolérance religieuse, digne de l'Inquisition, que ce « monsieur » avait jésuitiquement dissimulée en acceptant et même en imposant un mariage religieusement sanctifié à cette femme athée, sans aucun respect pour ses convictions et sa mécréance. On aurait ainsi une excellente base pour un divorce en bonnes et dues formes a.ux grands torts de ce « monsieur », évidemment !


AU CERCLE DIDACTIQUE « SAN GIOVANNI BOSCO » DE BISCEGLIE (BT) à qui

a été offert un drapeau de l'Union Européenne. Au cours de la cérémonie officielle où on l'a hissé sur le bâtiment, fut organisée aussi la bénédiction du drapeau par le curé Savino Filannino, qui a aussi exécuté la liturgie de la parole. (Si quelqu'un sait de quoi il s'agit ? Quand on n'est pas du Catholand, il y a des choses qui nous échappent. Par moments d'ailleurs, j'ai l'impression d'être un ethnologue égaré dans un univers exotique).


À MARCO PANNELLA, qui :

à l'occasion de la première année de pontificat de Bergoglio, a organisé le débat « Un an avec Francesco », auquel ont participé mons. Marchetto et deux journalistes d'opinion d'Avvenire. On se demande ce que Marco Pannella et Francesco Bergoglio ont bien pu faire ensemble pendant un an... De gustibus non disputandum.


À LA COMMUNE DE TERMENO (BZ), qui

a inventé le « Miracle de Saint Joseph ».
L'affaire vaut d'être contée : le 21 janvier dernier, un énorme roc s'est détaché de la montagne en s'arrêtant à deux mètres d'un mas. La fête patronale a été l'occasion de fêter officiellement le « miracle ». À la fin de la messe, tous dans la salle de la caserne des pompiers ont trinqué pour avoir échappé au danger et au Miracle de San Giuseppe ». Le maire, Werner Dissertori, le matin après l'événement avait déclaré : « J'ai étudié théologie et donc je m'entends en ces choses ; ici, il s'est produit un authentique miracle ».
On se demande si ce rocher n'illumine pas la commune certaines nuits... Nous conseillons au maire de vérifier la chose.


Ainsi va la vie en Catholand...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire