lundi 27 juillet 2015

IL Y A LE DIABLE

IL Y A LE DIABLE

Version française – IL Y A LE DIABLE – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – Il diavolo c'è - Sergio Endrigo – 1993

Parole
s et musique de Sergio Endrigo



Ah, ah, qu'est-ce qu'il y a ?

Tu peux être sûre que là,

Il y a le Diable,
Il y a le Diable.



Voilà, dit Lucien l'âne en riant tout en balançant la tête de haut en bas ou de bas en haut selon le moment du tempo, une chanson qui en effrayerait plus d'un et qui l'entraînerait à appeler au secours un prêtre exorciste. Des exorcistes… au cours de mes périples, il me fut donné d'en rencontrer plusieurs et tous me parurent un peu brin de zinc ou brindezingue comme on voudra.


Oh, j'aime bien ton brin de zinc, je trouve l'expression assez jolie, même si dans le français authentifié, elle n'existe pas encore ; ce qui ne saurait au reste tarder. Mais j'en arrive à l'effroi que pourrait créer le titre de la chanson et peut-être chez les mêmes personnes, la chanson entière – on voit de tout les côtés de ces fanatiques, ces temps-ci et j'en profite pour leur lancer une de nos antiennes : « Fanatiques de tous les pays, calmez-vous ! ».
Donc, l'effroi de certains… On ne saurait les en guérir pour la simple raison que si effroi il y a, c'est parce qu'ils croient à l'existence du Diable et la chose va de pair avec la croyance à l'existence de Dieu, étant les deux faces du même ectoplasme. Et on aura beau leur expliquer que le diable de la chanson de Sergio Endrigo est en quelque sorte une figure, une image, une entité symbolique, un objet rhétorique, ils n'en démordront pas. Disons que chez Endrigo, cette entité symbolique en appelle à l'idée qu'on se faisait du diable dans un Moyen Âge reculé en opposition au dieu de ce temps, lequel dieu était censé être le bon et le diable de son côté, assumait le rôle du mauvais, dans une sorte de western œcuménique. Pour conclure, voici : le diable, c'est le mal, le mauvais côté des choses et du monde. Dans la chanson, tu peux – sans en aucune façon en occulter le sens – remplacer le mot « diable » par le mot « mal ».


D'accord, la messe est dite. Mais qu'as-tu d’autre à dire à propos de cette chanson ? Car je vois à ton œil qui pétille que tu brûles de me révéler une de tes étranges pensées, qui, je l'avoue, me déconcertent souvent...


Et tu n'as pas tort. Encore une fois, ce qui m'agite, c'est un souci de traduction. Le texte italien dit : « Nella gente che... il diavolo c'è ! », ce qui se traduit généralement par « Dans les gens qui... », que normalment on convertit en « Parmi les gens, chez les gens... », tout ce qu'on voudra sauf « Dans les gens... », ce qui supposerait « dans les gens = à l'intérieur des gens... » Cependant, à la réflexion, et me remémorant le film italien « Il piccolo diavolo » (http://www.filmpertutti.co/il-piccolo-diavolo/), où un diable exilé sur Terre (Benigni) s'introduit dans des personnes (particulièrement, une grosse dame, un cardinal…) et où il convient de faire appel à des exorcistes pour l'en extraire. La suite à l'écran… Je me suis rendu compte que la bonne traduction était véritablement dans, à l'intérieur des gens…

Alors voyons avec Endrigo ce que le « diable » fait en entrant dans les gens et reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde hanté, endiablé, rongé par le mal de diable et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.



Dans les gens qui se croient toujours plus haut que toi,
Qui te traitent en esclave et se prennent pour les rois,
Pleins de la vanité, de la suffisance et de la superbe
Du paon gonflé et triomphant qui se croit on ne sait quoi,
Il y a le Diable,
Il y a le Diable.

Dans les gens qui ne dépensent rien, ne donnent rien à qui n'a rien
Et confient tout leur bonheur à leurs biens,
Qui ont un trésor sous le lit et vivent en pauvreté,
Qui nous verraient crever de soif et n'offriraient pas un café.
Il y a le Diable,
Il y a le Diable.

Dans les gens qui envient tout ce qu'on a
Peu ou rien peu importe, qui envient même nos tracas.
Ah, ah, qu'est-ce qu'il y a ?
On peut être sûr que là
Il y a le Diable.

Dans les gens qui ne font rien pour rien et ne font pas
Et qui passent leurs jours à bailler sur leur sofa,
Et s'écroulerait le monde qu'ils ne bougeraient même pas un doigt,
Qui prennent tout et ne donnent rien et ne se demandent jamais pourquoi.
Il y a le Diable,
Il y a le Diable.

Dans les gens qui prennent feu pour rien et s'enflamment de fureur,
Se fâchent, s’énervent et sont toujours prêts à exploser :
Des mèches allumées, des bombes en liberté.
Dans ces gens qui pour un rien tuent des gens, savez-vous ce qu'il y a ?
Il y a le Diable,
Il y a le Diable.

Dans les gens qui se gavent comme s'ils étaient Gargantua
D'abord mangent leur part et puis veulent tout le plat.
Ah, ah, qu'est ce qu'il y a ?
On peut être sûr que là,
Il y a le Diable.

Dans tes jambes si élancées que des plus longues on n'en trouve pas,
Dans ta bouche si gentille qui ne dit jamais je ne veux pas,
Dans ta peau d'or comme les saints, comme les rois,
Dans tes aisselles mouillées qui parfument tes bras
Il y a le Diable,
Il y a le Diable.

Dans les gens qui t’épient, te déshabillent, ne regardent que toi
Et ne veulent pas admettre que tu es seulement à moi
Ah, ah, qu'est-ce qu'il y a ?
Tu peux être sûre que là,
Il y a le Diable,
Il y a le Diable.

jeudi 23 juillet 2015

QUI ARRÊTERA LA SOUTANE

QUI ARRÊTERA LA SOUTANE

Version française – Qui arrêtera la soutane – Marco Valdo M.I. – 2009
Chanson italienne – Chi fermerà la tonacca – Riccardo Scocciante – 2009




Si chrétiens, si croyants
Qu'ils lyncheraient les mécréants






Imprévisible Riccardo Scocciante ! Ce soir, plutôt, cette nuit, il dégaina finalement son romanesque (à dire vrai assez macaronique, mais néanmoins louable par son intention) et il nous fournit sa vision particulière de l'Itaglie d'aujourd'hui, pays d'autant plus pourri et rempli de lyncheurs de quartier en puissance que la longa et pelosa manus (la longue main velue) d'une église catholique totalement engagée à restaurer son pouvoir temporel s'étend sur tous les aspects de notre vie quotidienne. Certes notre Scocciantello, pour parler de ces graves et pressants sujets, aurait pu, bof, prendre un chant plus adapté à une telle réélaboration : un beau grégorien, une émouvante chanson de frère Giuseppe Cionfoli (le père Duval italien), ou mieux encore l'indicatif de quelque connerie fiction à base de prêtres et de policiers (les piliers de la société !); au contraire, il a choisi la vieille mais encore déchaînée chanson des Pooh, Qui arrêtera la musique. Allez comprendre ! [CCG/AWS Staff]


La question ou l'affirmation (c'est pire!) de Riccardo Scocciante est tout à fait d'actualité : qui arrêtera la soutane et ses sbires et si l'atmosphère de l'Itaglie est (elle l'a souvent été, mais la maladie revient) saturée d'eau bénite, si les joyeux chrétiens retrouvent leurs réflexes moyen-âgeux et leurs goûts de bûchers, si le Big Brother du micro-Etat s'autogénère et se duplique en un César souriant des écrans (Sir Sourire, Mister Cheese...), si la soutane recommence à poursuivre les gens jusque dans leurs lits.... Alors, en effet, il vaut mieux s'en aller vivre sur la Cordillère.
Hier, dans nos pays, on criait « À bas la Calotte ! » et on avait raison. Aujourd'hui, il faudra crier « À bas la Soutane ! » et ce sera très bien. Cependant, prenons garde à ne pas aller trop loin car si hier, en faisant tomber la calotte, on découvrait des crânes chenus; aujourd'hui, en faisant tomber la soutane, on découvrira de tristes culs !
Heureusement, certains et Riccardo Scocciante doit en être, partagent avec Marco Valdo M.I. un solide penchant pour la liberté (et notamment celle de conscience) et de ce fait entendent : NE JAMAIS SE SOUMETTRE.
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.




À présent, on sanctifie
Et à la place de l'atmosphère
On installe le distributeur d'eau bénite.
Que de morale, encore ce soir
dispensée à coups d'arrosoirs
Par ceux qui applaudissent les supersoniques
Qui bombardent en musique.

Joyeux printemps
À ce pays de braaaves gens
Si chrétiens, si croyants
Qu'ils lyncheraient les mécréants
Pour ensuite regarder le Big Brother
Et allumeraient un feu d'enfer
Pour les Roms, au nom de Dieu
Avec les petits saints de Padre Pio.

Qui arrêtera la soutane,
L'air devient ecclésiastique
L'homme se domestique
Par la peur de la mort
Chaque dimanche.
Qui arrêtera la soutane,
Ceux qui ne s'inquiètent de rien,
Ceux qui massacrent
À coups de hardis et de paradis
Tandis qu'ici il n'y a plus de sourire.

J'étais barricadé
Dans mon lit avec la femme d'untel
Où aucun cardinal zélé ne te bouscule,
On ne peut malheureusement pas forniquer tranquille !
Le soir, il n'y a même pas moyen d'être en paix
À la télé, il n'y a que des flics et des prêtres
On les invite même à commenter le goal.

Qui arrêtera la soutane.
L'air se fait méphitique,
L'homme se domestique
Par la peur de la mort
Chaque dimanche.
Qui arrêtera la soutane,
Ceux qui ne s'inquiètent de rien,
Ceux qui massacrent
À coups de hardis et de paradis
Tandis qu'ici il n'y a plus de sourire.

Joyeux printemps
Dans ce pays de galère.
On ne respire pas,
Mieux vaut s'en aller sur la Cordillère

dimanche 5 juillet 2015

PROGRESSIO POPULORUM

PROGRESSIO POPULORUM


Version française – Progressio populorum – Marco Valdo M.I. – 2008
Chanson italienne – Progressio populorumCanzoniere Pisano – 1969

Paroles : Piero Nissim et Piero Bozzi



VALSE UNITAIRE !





Cette chanson au titre latin est directement inspirée – enfin, si l'on peut dire – de l'encyclique au titre inversé, mais tout aussi latin : Populorum Progressio que le pape de l'époque Paul VI avait rendue publique le 26 mars 1967. En ce temps-là, l'Église commençait à se vouloir “progressiste” (mais si, mais si...) et le pape dissertait aimablement sur le déséquilibre entre les pays riches et les pays pauvres, entre les peuples “développés” et les peuples sous-développés. Les bonnes intentions proclamées par le pape à la face du monde en restèrent là. Le Cardinal Spellman bénit les bombes américaines sur le Vietnam. L'Enfer est pavé de bonnes intentions. La théologie de la Libération naissait et allait connaître un essor remarquable avant d'être contrebattue par ses propres hiérarchies et de pleurer ses chantres assassinés – Qui aime bien, châtie bien. L'Église pratiquait comme toujours l'éternelle procession d'Echternach, célèbre pour sa démarche progressive trois pas en avant, deux pas en arrière; revue actuellement en une démarche plus conforme à la politique romaine et vaticane (remettant sempiternellement L'Église au milieu du village...): deux pas à gauche, deux pas à droite – ainsi on ne prend même plus le risque de progresser.

Chanson des plus prophétiques cependant annonçant les communistes reconvertis en démocrates, effeuillant la marguerite tout en récitant un rosaire d'enfer. Pour ceux à qui la chose aurait échappé, je rappelle que les ex-communistes italiens, initiés au compromis historique (enfin, ce qui reste de cette considérable troupe – après s'être reposés sous le Chêne et puis sous l'Olivier) sont maintenant regroupés sous l'étiquette du grand P.D. et y ont retrouvé les ex-D.C. - du moins la variante centriste – qui vivaient sous l'apparence de la Marguerite. (Voix ) VALSE UNITAIRE !

Mais comme disait Voltaire : “La caque sent toujours le hareng”, signifiant par là que l'Infâme (c'est-à-dire l'Église Catholique Apostolique et Romaine – et en la traitant ainsi, il était bien plus poli que Théodore de Bèze qui disait :   "Catin, archicatin qui écarte les jambes sous tous les arbres..." ; c'est ainsi que, vers 1550, Théodore de Bèze qualifie l'institution qu'il appelle également " notre sainte Mère putain, l'Église de Rome" ) est et reste l'Infâme car telle est sa nature, et qu'il lui est consubstantiel (non, ce n'est pas un vilain mot...) d'être du côté des riches et des puissants dans la guerre de cent mille ans.
Rappelons ici que Jean Meslier, curé d'Etrépigny, dénonçait déjà lui aussi la collusion romaine et appelait le peuple à la résistance contre l'Église et sa manipulation de la marionnette divine.

Ora e sempre : Resistenza !

Ainsi parlait Marco Valdo M.I.



Progressio populorum
Adieu à la théocratie
L'Église s'est vouée
À la démocratie.
Mais le cardinal Spellman
Prélat assez ardent
Priant pour les bombes sur le Vietnam
A découvert trop tôt le jeu

Progressio populorum
Vive la ligne verte
Tant qu'on fait l'amour
L'Église ne perd rien

Et pour les longs cheveux
La barbe et les yeux bleus
N'ergotons pas, en son temps
Jésus les avait également.
Progressio populorum
La pilule est acceptée
L'église progressiste
S'est prononcée

La pilule convient bien
Pour tous ces pays
De l'Afrique et de l'Asie
Ainsi des Chinois, il en naîtra moins.

Progressio populorum
Les prêtres à la riscossa
Pour ne pas rester en arrière
Chantent Bandiera Rossa !

Et nos communistes
Dans un esprit unitaire
En cellule bientôt
Réciteront eux aussi le Rosaire !
(Voix ) VALSE UNITAIRE !

Et nos communistes
Dans un esprit unitaire
En cellule bientôt

Réciteront eux aussi le Rosaire !

Monsieur Tout-Blanc

Monsieur Tout-Blanc

Chanson française – Monsieur Tout-Blanc – Léo Ferré - 1950









Monsieur Tout-Blanc
Le paradis, c'est peut-être joli
Priez pour moi
Moi je n'ai pas le temps









Monsieur Tout-Blanc, c'est le pape, l'homme dans la papamobile, l'homme au balcon de la place Saint Pierre. C'est lui que Léo Ferré interpelle dans cette chanson écrite au temps de Pie XII. Son successeur actuel est Joseph Ratzinger, qui jouait aux échecs dans un camp en 1945. Comme les choses de la vie s'entrechoquent. Les temps changent chantait Bob Dylan, les temps ont changé, les temps n'ont pas changé...

Les grands ors de l'église ont toujours illuminé la civilisation chrétienne. Pendant ce temps-là, comme disaient les paysans (i braccianti) de Lucanie :
Noi non siamo cristiani, siamo somari – nous nous ne sommes pas des chrétiens, nous sommes des bêtes de somme. La civilisation (la chrétienne, celle qu'on nous impose – faut-il souligner que c'est de toute la force des armes, des polices, du capital, de l'église ... – sous ce nom qu'ils veulent prestigieux), leur civilisation, leur société, leur monde s'était arrêté à Eboli. Sur sept ou huit milliards d'habitants de cette planète, combien ont-ils accès à cette civilisation ? En vérité, je vous le dis, combien crèvent pour qu'elle puisse continuer à se rouler dans sa cupidité, dans son confort, dans son aisance, dans son mépris de l'autre ? Dans la guerre que les riches et les puissants mènent contre les pauvres, l'Église a un rôle éminent qu'elle joue avec convictions – les fameuses convictions religieuses.

Pendant ce temps-là, Monsieur Tout Blanc, que faites-vous ? Vous vous taisez...

De toute façon, Joseph ou qui que ce soit qui te succèdera, vous n'avez plus droit à la parole, vous vous êtes disqualifiés depuis si longtemps... Déjà au temps de Pierre Valdo (vers 1200) ... que vous avez persécuté, déjà, comme des milliers, des millions d'autres, depuis.
Voilà de quoi parle la chanson de Léo Ferré, de ça et de l'amour, de la solidarité, la vraie, sur le terrain des jours en banlieue, d'ici ou d'ailleurs. Pendant ce temps-là, moi je vivrai... Tu comprends, Joseph, moi, je vivrai qu'il disait Léo et moi, je le dis avec lui... Je vis et j'aime charnellement aussi, bien entendu... Dans la vie, faut s'aimer, mon petit père....
Marco Valdo M.I.

*

Il
signor Tuttobianco è il papa, l’uomo nella papamobile, quello che si affaccia al balcone di piazza San Pietro. Ed è proprio di questo signore che Léo Ferré parla in questa canzone scritta ai tempi di Pio XII. Il suo attuale successore è Josef Ratzinger, che giocava a scacchi in un lager nel 1945. Come si scontrano l’una con l’altra, le cose della vita. I tempi cambiano, cantava Bob Dylan, e i tempi sono cambiati, o non sono cambiati…

I luccicanti ori della chiesa hanno sempre illuminato la civiltà cristiana; nel frattempo, come dicevano i braccianti lucani:
Noi non siamo cristiani, siamo somari. La civiltà (quella cristiana, quella che ci viene imposta –e bisogna sottolineare che ciò avviene con la forza delle armi, delle polizie, del capitale, della chiesa…con quel nome che vogliono prestigioso), la loro civiltà, la loro società, il loro mondo si era fermato a Eboli. Su sette o otto miliardi di abitanti di questo pianeta, quanti hanno accesso a questa civiltà? A dire il vero, vi dico, quante persone crepano perché essa continui a rotolarsi nella sua avidità, nei suoi agi, nel loro disprezzo per l’altro? Nella guerra che i ricchi e i potenti conducono contro i poveri, la Chiesa ha un ruolo importante che svolge con convinzione – le famose convinzioni religiose.

Nel frattempo, Signor Tuttobianco, lei che fa? Tace…

Ad ogni modo, Josef o chiunque sia il tuo successore, non avete più diritto alla parola, vi siete squalificati da troppo tempo…già dal tempo di Pietro Valdo (verso il 1200)…che avete perseguitato, già, come migliaia, come milioni di altre persone, poi. Ecco di che cosa parla la canzone di Léo Ferré, di questo e dell’amore, della solidarietà, quella vera, quella delle giornate in periferia, qui o altrove. Nel frattempo, io vivrò…capisci, Josef, vivrò di quello che diceva Léo, e lo dico assieme a lui… Vivo e amo, anche carnalmente, va da sé…Nella vita bisogna amarsi, paparino…
Marco Valdo M.I. (traduction de R.V.)





Monsieur Tout-Blanc
Monsieur Tout-Blanc
Vous enseignez la charité
Bien ordonnée
Dans vos châteaux en Italie
Monsieur Tout-Blanc
La charité, c'est très gentil
Mais qu'est-ce que c'est ?
Expliquez-moi

Pendant ce temps-là, moi je vis à Aubervilliers
C'est un petit coin perdu au bout de la misère
Où l'on n'a pas tellement de questions à se poser
Pour briffer, faut bosser mon petit père

Monsieur Tout-Blanc
L'oiseau blessé que chaque jour
Vous consommez
Était d'une race maudite
Monsieur Tout-Blanc
Entre nous dites, rappelez-vous
Il n'y a pas longtemps
Vous vous taisiez

Pendant ce temps-là, moi je vivais à Aubervilliers
Ça n'était pas l'époque à dire des rosaires
Il y avait des tas de questions qu'il fallait se poser
Pour durer, faut lutter mon petit père

Monsieur Tout-Blanc
Si vous partez un beau matin
Les pieds devant
Pour vos châteaux en paradis
Monsieur Tout-Blanc
Le paradis, c'est peut-être joli
Priez pour moi
Moi je n'ai pas le temps

Car je vivrai toujours à Aubervilliers
Avec deux bras noués autour de ma misère
On n'aura plus tellement de questions à se poser
Dans la vie, faut s'aimer mon petit père

Monsieur Tout-Blanc
Si j'enseignais la charité
Bien ordonnée
Dans mes châteaux d'Aubervilliers
Monsieur Tout-Blanc
Ça n'est pas vous que j'irais trouver
Pour m'indiquer
Ce qu'il faut donner




SIGNOR TUTTOBIANCO
Versione italiana di Riccardo Venturi
24 luglio 2008


Signor Tuttobianco
Signor Tuttobianco
Lei insegna la carità
Ben ordinata
Nei suoi castelli in Italia
Signor Tuttobianco
La carità è una bella cosa
Ma che diamine è ?
Me lo spieghi, su

Di questi tempi, io vivo a Aubervilliers,
Un angoletto sperduto in fondo alla miseria
Dove non si hanno tante domande da farsi
Per mangiare bisogna lavorare, paparino mio

Signor Tuttobianco
L’uccello ferito che lei consuma
Ogni giorno
Era di una razza maledetta
Signor Tuttobianco
Diciamocelo pure, si ricordi
Che non molto tempo fa
Lei stava zitto…

In quei tempi là vivevo a Aubervilliers,
Non era un periodo da dire rosari
C’erano tante domande che bisognava farsi
Per continuare a vivere bisogna lottare, paparino mio…

Signor Tuttobianco
Se lei, un bel giorno, partirà
A piedi in avanti
Verso i suoi castelli in paradiso
Signor Tuttobianco
Il paradiso magari sarà anche carino
Pregate per me
Io non ne ho il tempo

Perché vivrò sempre a Aubervilliers
Con le braccia avvinte alla mia miseria
Non si avranno più tante domande da farsi
Nella vita bisogna amarsi, paparino mio.

Signor Tuttobianco
Se io insegnassi la carità
Ben ordinata
Nei miei castelli di Aubervilliers
Signor Tuttobianco
Non è certo lei che andrei a trovare
Per farmi indicare
Quel che bisogna dare.



SANS CRUCIFIX, SANS RELIGION


SANS CRUCIFIX, SANS RELIGION

Chanson française – SANS CRUCIFIX, SANS RELIGION – Marco Valdo M.I. – 2008







Tout est parti d'un article paru dans Micro-Mega – Micro-Mega online – Stato laico e crocifissi de Michele Martelli. (http://temi.repubblica.it/micromega-online/stato-laico-e-crocifissi/) qui relatait un jugement du juge Alejandre Valentin Sastre de Valladolid en Espagne. C'était là un excellent article, très stimulant et par ailleurs, il avait l'avantage de remettre certaines pendules à l'heure. Alors pour qu'on en garde la mémoire, car une chanson est plus diffuse, moins événementielle qu'un article de presse, Marco Valdo M.I. en a fait une de ses canzones, qu'en bonne logique, il dédie au juge Sastre de Valladolid (Espagne).



Dans le Nord de l'Espagne, à Valladolid
Le juge Alejandre Valentin Sastre, l'affaire est curieuse
A ordonné le retrait des crucifix
Et autres babioles religieuses
De l'école publique.
La fin du monde pour les catholiques.
On cria à la trahison, on menaça de l'enfer
On déclencha la guerre
Contre le laïc, contre la Bête Noire.
Mais le Seigneur s'en foutait comme de son ciboire
Il n'envoya ni céleste foudre, ni tonnerre,
Ni anges ailés, ni trompettes de guerre,
Ni séraphins armés, ni épées flamboyantes.
Le Seigneur comme Achille restait sous sa tente.
À déclencher la guerre sainte, la croisade,
À pousser des cris et des rodomontades,
Ce furent des prélats gros et gras,
De saints hommes de foi,
Tout de pourpre et de rouge vêtus
Par une troupe compacte défendus,
Christophobie, amnésie, destruction,
Nécrose religieuse, infernale révolution
Tonnaient évêchés et Vatican,
Criaient curés et pratiquants.
L'Europe se meurt, l'Europe est morte
Et que le diable l'emporte.

Mais enfin, un instant,
L'Europe n'est pas le Vatican
Le crucifix, c'est pour les chrétiens
Pour eux seuls, pas pour les citoyens.
L'archevêque en a menti
Pas besoin d'autorisation pour croire au Paradis
Pour s'extasier en Jésus-Christ
Croyez, priez, faites ce que vous voulez
La religion croît en liberté
On a le droit d'être catholique
D'enseigner la religion
De montrer ses saints en toutes les saisons
Mais en dehors des lieux publics
C'est pure logique.
Chacun dans son église et
Dieu lui-même sera bien gardé.

Benoît l'a rappelé ainsi : seul le Pape est infaillible
Affirment les conciles, mais pas la Bible
Et Ratzinger l'a bien dit : « L'Église n'est pas démocratique
Elle est hiérarchique ». C'est imposant, c'est magnifique
Dans l'Église, l'Europe a ses racines,
Elles ne sont pas venues de Chine.
Elles sont chrétiennes, le Christ était Juif, n'est-ce pas ?
La racine des racines est juive, voyez-vous ça.
Moïse venait d'Égypte, les Juifs de Mésopotamie.
Alors, à Bagdad, au Moyen-Orient serait notre patrie ?

Mais au milieu de toutes vos historiques prétentions,
Que faites-vous de notre ancêtre Cro-Magnon ?
Qui aux temps de la préhistoire,
Sans crucifix, sans religion,
Sans en faire toute une histoire
Vivait déjà dans nos régions.

MONSIEUR TOUT BLANC À SANTIAGO

MONSIEUR TOUT BLANC À

SANTIAGO

Chanson italienne – Santiago – Litfiba – 1988
Version française – Monsieur Tout Blanc à Santiago – Marco Valdo M.I. – 2008




Et Monsieur Tout Blanc descendit du ciel
Mais de l'autre côté des barricades


De ce côté-ci d'Eboli, le pape est une des icônes de notre temps. Monsieur Tout Blanc, c'est un peu le Tintin du Ciel, audacieux voyageur et redresseur de torts, bonne âme inoxydable. Tout comme il y eut Tintin en Amérique, Tintin au pays des Soviets, Tintin au Tibet (moins politiquement correct, celui-là – à présent, il faudrait l'intituler Tintin en Chine : commerce oblige !) et l'inoubliable Tintin au Congo (plein de racisme et de bandes dessinées), nous avons eu droit à Monsieur Tout Blanc en Amérique, Monsieur Tout Blanc en Afrique... depuis, il y aurait, paraît-il, un Monsieur Tout Blanc au Paradis (Santo subito ! Santo Subito !), mais je ne l'ai pas vu.

En 1987, il y eut – dans ce cas, la chose est certaine, un Monsieur Tout Blanc à Santiago, lorsque Monsieur Tout Blanc s'en alla saluer un général de ses amis, l'Augustissime Pinochet.

Litfiba a voulu et réussi à immortaliser cette béate circonstance au nom du Père, du Fils... et pas du peuple chilien qui lui se souvient encore du 11/9 lorsque en 1973, fut assassiné son président Allende. Quant à sa résurrection, celle du peuple chilien, elle est toujours en cours à l'heure actuelle; pour sa révolution (et la nôtre), elle est en perspective....

Ainsi parlait Marco Valdo M.I.




Espère et espère, un homme va arriver
Je l'imagine dans la rue, dans les cortèges, parmi nous
Avoir peur, pleurer
Chercher ses fils morts pour lui.

Et Monsieur Tout Blanc descendit du ciel
Mais de l'autre côté des barricades
Et l'homme en blanc vit la mort
Mais il était de l'autre côté des barricades.

Santiago du Chili
Père, où est ton fils ?
Santiago du Chili
Je ne le vois plus
Noël de sang
Non, je ne l'oublierai pas

Espère et espère, le pape va arriver
Je l'imagine dans la rue, dans les cortèges, parmi nous
Crier fort, combattre
Chercher ses fils morts pour lui.
Et Monsieur Tout Blanc descendit du ciel
Mais c'était de l'autre côté des barricades
Et Monsieur Tout Blanc vit la mort
Mais de l'autre côté des barricades
Et la dictature et la religion font la noce au balcon
Et la dictature et la religion font la noce

Santiago du Chili
Père, où est ton fils ?
Santiago du Chili
Je ne le vois plus
Noël de sang
Non, je ne l'oublierai pas 
Ange, pistolet
Dis-moi, quelle paix ?
Santiago du Chili
Père, où est ton fils ?

Santiago du Chili
Je ne le vois plus
Noël de sang
Non, je ne l'oublierai pas
Ange, pistolet
Dis-moi, quelle paix ?