LA CATHOLICADE DE LA SEMAINE 16 juin 2014

LA CATHOLICADE DE LA SEMAINE

16 juin 2014

DERNIÈRES NOUVELLES DU CATHOLAND

LE VAINQUEUR : LE PATRIARCAT DE VENISE

Version française des Dernières Nouvelles de l'UAAR – Union des Athées, Agnostiques et Rationalistes. (16 juin 2014) - http://asinonuovo.blogspot.be/2014/06/la-catholicade-de-la-semaine-16-juin.html

Texte italien : http://www.uaar.it/news/2014/06/16/clericalata-della-settimana-24-orsoni/

Précepte

Italiens, encore un effort pour devenir laïques !

Juste une petite note de terminologie pour expliquer le choix du mot « catholicade », comme traduction du mot italien de « clericalata ». À première vue, puisque le mot n'existe pas en langue française, il eût été plus judicieux de créer un néologisme à partir de la racine utilisée en italien, ce qui aurait donné : « cléricalade » et en effet, c'eût pu être très bien. Mais... c'eût aussi passer à côté de « la spécificité » italienne, à savoir que le pays et la population italienne sont depuis l'époque mussolinienne, dans un étrange mariage de l'Église et de l'État, mis sous l'empire catholique.

Dès lors, sauf à vouloir noyer le poisson et mettre sous le boisseau cette véritable captation, il nous est apparu que le mot « catholicade » rendrait mieux compte de la réalité de ces petits (et grands) faits.

Jusqu'à présent, le traducteur lisait avec le sourire ces catholicades recensées par les amis de l'UAAR, mais chemin de croix faisant, il s'est aperçu qu'elles décrivaient particulièrement bien une certaine ambiance, caractéristique des pays en proie à une « théocratite » et singulièrement, l'Italie, victime de la forme particulière de cette endémie qu'est la catholite. En fait, l'Italie souffre de « catholite aiguë ».

On publiera donc des catholicades au gré de nos disponibilités de temps. Mais revenons à la rubrique de l'UAAR.

Chaque semaine nous publions un petit dossier consacré à l'affirmation ou à l'acte le plus clérical de la semaine accompli par des représentants d'institutions ou de fonctions publiques. La rédaction est consciente que la tâche de trouver la catholicade qui mérite le prix est une entreprise ardue, vu le grand nombre de candidats, mais elle s'engage à fournir même dans ce cas un service à la hauteur des attentes de ses lecteurs. Au contraire, elle remercie en avance ceux qui signaleront d'éventuelles « perles ».

PREMIER PRIX DE CETTE SEMAINE :

LA CATHOLICADE DE LA SEMAINE EST CELLE

DU PATRIARCAT DE VENISE

Le Mose, une affaire à suivre !

Selon des révélations de presse de cette semaine, les ministères publics qui enquêtent sur le scandale Mose sont convaincus que le pot-de-vin de 450.000 euros payé par l'administrateur Giovanni Mazzacurati pour faire confluer le vote catholique sur le candidat maire Giorgio Orsoni (ensuite élu) aurait été détournée au Patriarcat de Venise à travers la Fondation Marcianum, fondée par le cardinal Angelo Scola et dans le conseil de laquelle figuraient les mêmes Mazzacurati et Orsoni.

« Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige ! » , il semble que ces quelques vers de l'Harmonie du soir, donnent une idée des vapeurs méphitiques qui s'élèvent de la lagune. Pharaonique, le projet M.O.S.E. est un gigantesque système mécanique permettant d'isoler la lagune de Venise de la mer lors des grandes marées. Le Mose, transcription italienne du nom biblique de Moïse – sans doute en référence à la traversée à pieds secs de la Mer Rouge (on demande à voir...) , a bon dos et mille usages curieux.

Même en Catholand, finalement, trop, c'est trop et les ponctions de l'onction épiscopale, destinées à disculper la bande de Pieds Nickelés qui se sert de Venise et la dessert, sont mises à jour par la Justice. Mais si les voies du Seigneur sont impénétrables, les foudres de Thémis ne sont pas toujours impitoyables. Affaire à suivre !

Mentions spéciales :

LA COMMUNE DE CAVARZERE (VE), QUI :

pour satisfaire les disciples d'une femme qui prétend « voir » et « parler » avec la Madone et divers saints, dans le nouveau plan d’urbanisme régulateur a transformé l'aire – située Via Pio la Torre, Cavarzere province de Venezia. (http://www.madonnaaddoloratadelperdono.it/) où ils vont prier et où ils ont installé abusivement des statues et toutes ces sortes de choses, en zone de « services et de culte ».

Que Vénus qui, tous comptes faits, serait bien la véritable patronne de Venise, revienne hanter les lieux sous les apparences de la Madone n'étonnera que ceux qui ont des œillères religieuses et n'ont pas la mémoire des « emprunts » que l'Église catholique a fait aux rites et personnages des religions concurrentes qu'elle a évincées. La récupération est un art et rien ne se perd en Catholand et puis, il convient toujours de satisfaire (symboliquement s'entend) les brebis fidèles au troupeau. Il ne faut pas oublier qu'en Catholand, même les brebis votent... Les voix du Seigneur sont impondérables...

LE MAIRE DE MACERATA ROMANO CARANCINI, LE PRÉSIDENT DE LA PROVINCE ANTONIO PETTINARI ET LE PRÉSIDENT DE LA RÉGION des MARCHES GIAN MARIO SPACCA, QUI :

ont institutionnellement participé au pèlerinage Macerata-Loreto, promû par Communion et de Libération.

M'est avis, dit l'âne Lucien, qu'ils ont encore pas mal de chemin à faire pour devenir laïques et remplir ainsi honnêtement leurs devoirs d'officiers publics. Il y a là une question de morale professionnelle, de déontologie. Mais en Catholand, tout cela est brouillé par un sectarisme ambiant, une sorte de bain de catholite généralisé ; un bain de Saint-Siège en quelque sorte.

LES HÔPITAUX D'ITALIE où :

Les services de fécondation artificielle sont de fait inactifs.

Extrait de presse :

« À l'arrêt le service public, voie libre aux privés. C'est ce qui se passe pour les centres de procréation assistée. Stop aux services dans les hôpitaux, en avant toute dans ceux des cliniques. Ainsi les couples qui ont les moyens payent et sont assistés dans la fécondation ; ceux qui n'ont pas d'argent sont forcés d'attendre des années, de renoncer à avoir des enfants ou à se tourner vers des centres accrédités dans autres régions. »

L'objectivité commande de dire que le problème vient d'une réglementation de sécurité d'incendie dans les services hospitaliers qui dans les lieux et services existants, sous couvert de ne pas les fermer, les services de pompiers ferment les yeux. Mais pour les nouveaux aménagements, ils ne peuvent pratiquer pareil laxisme et ont les comprend et on les approuve. Il y va de la sécurité... Il n'est pas impossible de rencontrer les exigences de sécurité, mais il faut en avoir les moyens... Le privé les a... Le service public dépend de budgets qui n'arrivent pas. On dira que c'est le cas général et alors pourquoi ces services de procréation assistée, plus que d'autres. D'abord, car de sont des services nouveaux... et donc, ils requièrent l'autorisation des pompiers – certificat de protection incendie (CIP). Oui mais, il suffirait de presque rien, d'une décision politique, d'une volonté pour dégager ces moyens et c'est là que le bât blesse. Question simple : à qui appartiennent la plus grande part des hôpitaux privés ? En Catholand, le service public sent le soufre... Comme soutiennent les pères jésuites, il y a une façon catholique d'enseigner la géographie ou l'histoire ou n'importe quoi, il doit y avoir une façon catholique de traiter les patients... Les hôpitaux publics sentent le soufre, ramenons les patients dans des structures catholiques... En Catholand, l'Église contrôle tout de la naissance à la mort et même au-delà – on veut dire qu'elle raconte à sa manière l'histoire des hommes. En Catholand, les discours de Big Brother commencent tous ainsi : « Mes bien chers frères... »

LA VILLE DE CAMPOBASSO QUI SUSPEND LES EXAMENS D'ÉTAT POUR LA VISITE DU PAPE :

Le 5 Juillet prochain, le pape visitera Campobasso. À cette occasion, il a été décidé de fermer les écoles et de suspendre par conséquent, même les examens d'État.

Samedi 5 Juillet, les examens d'État seront suspendus. 3000 agents veilleront sur la visite. Et monsignor Bregantini de son côté invite les citoyens à mettre des fleurs aux balcons…
Outre les fleurs, nous pouvons mettre des drapeaux aux balcons et aux fenêtres avec les couleurs de la ville et celles du Vatican, nous pouvons même sortir des tiroirs les drapeaux arc-en-ciel de la paix. Il est prévu 19000 places assises et le 5 Juillet, les écoles seront fermées et il y aura donc une interruption des examens d'État.

Le premier drapeau arc-en-ciel 

Ce sont les enfants qui vont être contents... Pas de la visite papale, mais du report des examens... Évidemment, c'est reculer pour mieux sauter. Et avec ça qu'on leur a dit pendant l'année que les études c'est sérieux, ça passe avant tout... Big Brother se pointe et hop, l'école saute... C'est normal, on est en Catholand. Et voilà t'il pas que la Ville et l'évêché, outre de repeupler la ville de 3000 bourgeois passablement musclés, il leur prend un souci soudain de décorations florales... Des fleurs pour Big Brother... Le reste du temps... Et puis, c'est là que ça devient vraiment drôle, ils demandent de mettre aux balcons des drapeaux arc-en-ciel... Y a-t-il un infiltré dans les services pontificaux ? Le drapeau arc-en-ciel à tous les balcons ? La bannière des mouvements homosexuels à tous les balcons de la Ville... François ferait-il son coming-out ?

LE MAIRE DE LA COMMUNE DE SARZANA (SP) qui :

« a découvert » la Fête du Très Précieux Sang (Festa del Preziosissimo Sangue ) et a sponsorisé (aux frais de la commune...) la cérémonie du culte reliquaire. À cet événement a participé même l'évêque, invité pour la première fois au conseil communal. Le maire a cueilli l'occasion pour offrir au musée diocésain un tableau, propriété de la Commune.

Extrait de la circulaire municipale, signée par le Maire :

« Sarzana a en effet le privilège d'être parmi les quatre villes italiennes à conserver la Sacrée Relique du Sang du Christ, qui arriva dans la ville de Luni en l'an 782 et fut ensuite transféré à Sarzana en 1204 en même temps que le siège épiscopal...

 « Je crois en effet que les célébrations du Très précieux Sang peuvent représenter pas seulement un moment de profonde signification religieuse, mais aussi une occasion de dialogue, de connaissance, d'ouverture de la part de tous, croyants et non, et de participation à un événement qui a de profondes et intimes racines dans l'histoire lointaine de notre ville, qui concerne l'identité et le sentiment d'appartenance à notre communauté. Mon souhait est donc que tous les Sarzanais puissent partager ensemble cet événement si significatif et si solennel pour notre ville ».

Le Maire de Sarzanna

  

En Catholand, on ne doute de rien et certainement pas des reliques sacrées. L'invraisemblable y prend des couleurs de vérité. On n'essaye même pas de calculer la taille d'un Christ ou d'un saint ou d'une sainte qui posséderait plusieurs mâchoires, une série de jambes, pieds mains, doigts et seins et testicules... Au fait, où sont-elles celles-là ? Qui les conserve ? On dit le plus grand bien de celles de Saint Nicolas, du moins, dans les chansons de notre enfance.

Et on veut toujours ramener tout le monde au bercail, compromettre toute la population dans les manifestations les plus sectaires ; bref, englober le peuple entier dans la mélasse mentale et anesthésiante de la communauté. Bref, en Catholand, il s'agit de bien garder les brebis et les vaches et surtout, en un seul troupeau. Big Brother est notre berger.

LA COMMUNE DE RIETI QUI :

a fêté pour la première fois la libération du nazifascisme avec l'exhibition de la statue de sant'Antonio.

Extrait de presse :

« … à 19 h 30 sur la place San Francesco, on remémorera l'entrée à Rieti des partisans avec la lecture de documents et des extraits concernant la Résistance locale. À 21 h 30, est prévue l'exhibition de la statue de Sant'Antonio, demandée de l'administration communale à Pia Unione et par elle, concédée comme moment de prière de remerciement pour la Libération, il y a 70 ans,....  »

un smog fait de fuligines et d'émanations d'encens et de cierges 

Catholand, c'est toute une ambiance et fort délétère au point que certains finissent par perdre le sens commun... On n'en finit pas de le constater. On dirait un smog fait de fuligines et d'émanations d'encens et de cierges, comble, empli de colombes, d'esprits volants et de pigeons divers. Tout un univers qui endort, envoûte et zombifie ceux qu'il étreint. Un univers proprement orwellien où la paix se décline en croisades sanglantes, où Big Brother vous poursuit la naissance jusqu'au-delà de la mort... Catholand, c'est aussi l'univers de la récupération systématique ; ici on récupère la mémoire de l'action partisane et de la Résistance... Orwellien, vous dis-je ! On réécrit l'Histoire. Comme si on parait Al Capone des plumes de la tempérance et on le déclarait martyr de la lutte contre la fraude fiscale.

LA COMMUNE DE BISCEGLIE QUI :

a donné à la paroisse la disposition gratuite d'un parc dédié aux morts de Nassiriya (force d'intervention en Irak 2003), en prenant en charge les équipements et les éventuels dommages.

R.A.S. !

LE MAIRE DE MESSINA, RENATO ACCORINTI, QUI :

qui a pris part à la cérémonie traditionnelle pour la Madonna di Montalto. Avec son écharpe tricolore, en compagnie des autorités civiles et militaires, a lu le message de circonstance.

Extrait de presse :

« LA TRADITION SÉCULAIRE
L'intervention de Madonna de Montalto - apparue comme « Dame Blanche » - réussit à sauver la ville lors du siège des Sarrasins et des Anjous pendant la guerre des Vêpres de 1282. La nouvelle de la prodigieuse apparition de la « colombe » sur la Caperrina, a été transmise par une pieuse tradition. « Fra Nicola », un ermite du Troisième Ordre de San Domenico, qui vivait dans une cellule prés du Colle, avait eu une vision en juin 1294, de la Madonna, sur les murs de la ville en défense des Messinois pendant le siège angevin, qui lui commanda de convoquer les notables de la ville, pour qu'ils se trouvent à midi sur la place de la Caperrina pour leur indiquer le site où les Messinois devraient construire une église, à Elle dédiée, nommée Santa Maria dell'Alto - Sainte Marie du Haut. Il ne fut pas difficile pour le moine de convaincre l'évêque, le Sénat de la ville, le clergé et les citoyens, lesquels, à l'heure fixée, virent apparaître sur le Col de la Caperrina une « blanche colombe » qui, en volant lentement, désigna le lieu pour la construction de l'église. » 

Le Maire et l'encens

Voilà qui éclaire tout... Cette colombe me rappelle furieusement l'époque où j'ai travaillé dans un cirque. Il y avait là un magicien, qui comme l'ermite faisait apparaître au moment voulu une colombe blanche et même, à la demande plusieurs. Ce numéro du prestidigitateur qui tous les soirs sortait des colombes, des lapins de son chapeau était très apprécié du public. Au point qu'il avait des commandes particulières qu'il exécutait en dehors du cirque. Au cirque aussi, on voyait venir les autorités en uniforme : les maires, les frères, les pères, les curés, les évêques, les ermites et les officiers de tous ordres... Il faisait aussi paraître des colombes sur les places lors des processions du cirque... Je veux dire des parades...Un jour, il a essayé – à la demande d'une enfant crédule – de faire sortir l'éléphant, mais ce dernier n'a pas voulu... Les animaux sont parfois contrariants.

L'HÔPITAL CIVIL DE RAGUSA OÙ :

Dans la chapelle de l'hôpital civil une messe a été dite par l’aumônier hospitalier et celui de la police, en présence du questeur et du commandant provincial des carabiniers.

« Le questeur et le commandant provincial des carabiniers y sont allés et clairement pas en tant que personnes privées, mais officiellement et en uniforme, sinon on n'en parlerait pas ici... »

et c'est bien là le problème du Catholand, cette perpétuelle confusion des genres, cette mixture qui noie tout dans la soupe catholique. Une sorte de brouillage permanent des esprits au point que des personnes occupant des charges publics en viennent à sacrifier à des rites excentriques, sans même se rendre compte que ce qu'ils font constitue une faute professionnelle et est clairement un manque total de déontologie.