RENAÎTRE
ATHÉE
Version
française de Born
again atheists
, un article de Raffaele Carcano, secrétaire général de l'UAAR.
L'article
de Raffaele Carcano indique à terme la poursuite de la croissance du
nombre de mécréants dans le monde.
Par
ailleurs, cette tendance est semblable aux États-Unis où – déjà
à présent – le nombre de mécréants est passé en quelques
années de 36 à 55 millions entre 2007 et 2014. La progression est
surtout marquée chez les générations les plus récentes – celles
nées après 1980. Grosso modo, les mécréants sont passés en un
demi-siècle de 11 à 36 % de la population – tous groupes
confondus (blancs, noirs, latinos...).
Le
Pew Research Center a fait une étude afin de prévoir le futur des
religions dans le monde. L'avenir sera rose pour l'islamisme, disent
les chercheurs : en 35 ans, il passera de 23% à 30% de la population
de la planète ; et en 2070, il dépassera le christianisme.
L'horizon de ce dernier est donné pour stable, comme pour
l'hindouisme. Mauvaises nouvelles par contre pour « sans
religion », qui descendraient de 16% à 13%. Il n'y a cependant
pas de quoi désespérer. Au contraire.
Selon cette étude, la croissance du nombre des musulmans ne serait pas due aux conversions. Du reste, disons le : l'islamisme, maintenant, n'est pas une foi qui possède un grand pouvoir d'attraction. Les autres religions ne vont pas très bien aussi. Les conversions, d'après l'étude, sont un phénomène statistiquement insignifiant. Le phénomène est bien connu : on fait presque toujours partie d'une certaine religion car on naît dans une famille qui fait partie de cette religion, en y restant car elle est conformiste, traditionnelle et trouve avantage à y rester. Et même celui qui ne croit pas aux relatives doctrines tend à participer aux rites, aux événements, aux pèlerinages tant que la mort ne le sépare pas de son appartenance. La religion est un réseau social autoreproductif.
Selon cette étude, la croissance du nombre des musulmans ne serait pas due aux conversions. Du reste, disons le : l'islamisme, maintenant, n'est pas une foi qui possède un grand pouvoir d'attraction. Les autres religions ne vont pas très bien aussi. Les conversions, d'après l'étude, sont un phénomène statistiquement insignifiant. Le phénomène est bien connu : on fait presque toujours partie d'une certaine religion car on naît dans une famille qui fait partie de cette religion, en y restant car elle est conformiste, traditionnelle et trouve avantage à y rester. Et même celui qui ne croit pas aux relatives doctrines tend à participer aux rites, aux événements, aux pèlerinages tant que la mort ne le sépare pas de son appartenance. La religion est un réseau social autoreproductif.
La
forte croissance potentielle de l'islamisme serait due exclusivement
à un motif : les taux de natalité plus élevés de ses fidèles. La
population humaine est encore en forte croissance (de 7 à 9
milliards), mais cette croissance se concentrera en deux lieux :
l'Afrique et le Moyen Orient. Avec l'exception des émirats, il
s'agit de régions pauvres, que les gens fuient. Soit à cause des
guerres en cours, soit en raison de l'absence d'opportunités
offertes in loco, une situation amplifiée précisément par le
natalisme. Deux phénomènes, les guerres et le natalisme, dans
lesquels la religion est lourdement impliquée. Mais peu nombreux
sont ceux qui ont envie de l'écrire.
En
Afrique et au Moyen Orient, pour l'instant, le nombre d'athées et
d'agnostiques est très bas, le plus bas du monde. Comme cela ne
suffisait pas, les athées et les agnostiques ont — partout — peu
d'enfants. Il est facile de comprendre que les prévisions sur leur
nombre soient médiocres, bien que leur nombre actuel soit
comparable, aujourd'hui déjà, à celui des catholiques. Autre fait
que – comme c'est étrange – on passe sous silence presque
partout. Spécialement en Italie.
Pourtant,
la même étude montre quel est l'antidote à une baisse prévisible.
Récemment, nous est arrivée la nouvelle qu'en Norvège, le nombre
des athées a rejoint celui des croyants. Et même au Royaume-Uni,
les sans religion sont maintenant 42%. Comment cela est-il possible,
si même dans ces pays, ils ont moins d'enfants que les croyants ?
C'est simple : toujours plus d'enfants des croyants abandonnent la
foi. Si les conversions ne sont pas un phénomène considérable, les
apostasies le sont et comment ! Selon le Pew Center, 88% des
transferts religieux prévus se feront en direction de la mécréance.
Un
tsunami de conversions à la mécréance. Le groupe qui a le moins de
chances de croissance est même l'unique à être crédité d'énormes
potentialités d'augmenter sa propre dimension ; de plus, en
conséquence de choix authentiques. Pour que cela se réalise, il
suffit d'étendre la diffusion des prérequis (instruction, liberté
d'expression, bien-être et sécurité existentielle) qui portent à
abandonner la foi. Ce sont aussi des phénomènes qui, en même
temps, réduisent aussi le natalisme.
Il
y a devant nous une véritable armée de déserteurs de la religion.
Contrairement aux conversions religieuses, on n'en parle pas dans les
mass-media. C'est juste ainsi, de quelque façon : c'est l'événement
improbable, l'homme qui mord le chien pour éveiller de l'attention.
Les journalistes savent bien comment sont les choses. Mais, s'ils le
savent, qu'ils le fassent savoir ouvertement. C'est leur tâche, non
?
(24
avril 2015)
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