mardi 9 juin 2015

L'ÉVOLUTION

L'ÉVOLUTION

Version française – L'ÉVOLUTION – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – L’Evoluzione – Banco del Mutuo Soccorso – 1972


Texte : Francesco Di Giacomo e Vittorio Nocenzi -
Musique : Vittorio Nocenzi



Charles Robert Darwin vous salue bien


Voici, Lucien l'âne mon ami, une chanson intitulée L'évolution…


Quoi ? Que dis-tu ? Une chanson sur l'évolution ? Mais l'évolution de qui, de quoi ?


Une chanson sur l'évolution du monde, sur l'évolution des espèces. Une chanson en quelque sorte « scientifique », une chanson anthropologique, une chanson philosophique, une chanson pour tout dire : biologique. Il s'agit de cette évolution dont parlait un certain Charles Darwin, il y a déjà presque deux siècles. Présentée ainsi la chose peut paraître surprenante, mais si on parcourt les chansons contre la guerre, on trouvera de nombreuses chansons d'idées. Au passage, tu remarqueras que cette chanson n'est pas vraiment nouvelle, elle est datée de 1972. On pourrait penser que c'est là une chanson hors du monde, hors du temps. Mais elle ne l'est absolument pas et d'autant plus qu'elle est une chanson née en Italie, en plein milieu du Catholand, aux pieds des murs du Vatican. Aujourd'hui encore, elle est de la plus grande nécessité tant certains tentent, y compris par des coups de force et des assassinats d'imposer le créationnisme et ses dieux – pour ce qui est des religions du Livre, qui chacune n'ont qu'un seul dieu, mais comme elles sont nombreuses ces religions et sectes en tous genres, le nombre de dieux s'accroît d'autant et ni toi, ni moi, n'avons qualité pour arbitrer entre tous ces dieux lequel serait le bon, l'unique, le vrai ... En fait, la chose est simple : ce Dieu n'existe pas ; les autres non plus d'ailleurs.


Ainsi, si je suis bien ce que tu dis, Marco Valdo M.I. mon ami, il s'agit d'une chanson qui expose, promeut la théorie de l'évolution, celle-là même que combattent les religions du monde, celle-là qui met hors-jeu de façon définitive toutes les histoires créationnistes, telles qu'elles sont rapportées par les religions du Livre. Une chanson athée, en quelque sorte. Une chanson qui comme nous tisse le linceul de ce vieux monde religieux, crédule, déiste, oppresseur et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane




Essaye de penser un peu différemment, essaye
Les grands dieux n'ont rien fabriqué
Mais le créé tout seul s'est créé
Énergie et chaleur, cellules et fibres

La terre roule dans un nuage
Gonfle au chaud, tend les membres.

Ah la mère est prête à accoucher

Déjà son giron s'est cabré
Elle veut un fils et bientôt, il sera né
Fils de terre et d'électricité.

Couches grises de corail et de lave,
Ciels sans couleurs, humides,
Voilà le monde respire.
Musc et lichens verts, éponges de terre
Pour le germe à venir se font serre.

La mer vomit des êtres informes
Poussés en désordre sur les plages putrides.
La terre accueille ces troupeaux troubles ;
En rampant, ils montent sur leurs semblables
Et le temps change leurs corps flasques
En formes utiles à leur survie.

Un soleil pauvre délaye le vert
Des jeunes fougères de chargées spores
Et des sons libres tournent en cercle,
Spirales acoustiques dans l'air.

Et moi, stupide, qui suis encore à croire
Celui qui me dit que la chair est poussière.

Et si dans le fossile d'un crâne atavique,
Je retrouve des formes qui me ressemblent,
Alors Adam ne peut avoir existé
Et sept jours sont trop peu pour tout créer.
Alors, dites-moi si ma genèse
Fut l’œuvre d'autres hommes ou de quadrumanes.

Adam est mort maintenant et ma genèse
N'est pas de mains d'hommes mais de quadrumanes.

Là-haut, un alcyon en arabesques
Sur les genêts et sur la mer crisse.
Maintenant, le soleil sait qui il réchauffe.




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