mardi 16 juin 2015

TU L'APPELLES DIEU

TU L'APPELLES DIEU


Version française – TU L'APPELLES DIEU – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – Tu lo chiami Dio – Bisca 99 Posse – 1995







Seulement, j'ai vu mourir trop de gens 
Au nom du saint-esprit, du fils et du père.


De fait, l'ami Lucien l'âne, il s'agit bien de ça dans cette chanson, mais il y a autre chose qui me paraît plus radical, plus profond aussi et surtout, plus original. D'abord, il y a là deux interlocuteurs et deux Dieux, chacun le sien. Un des interlocuteurs s'en tient au Dieu officiel, celui reconnu par l'Église, estampillé, en quelque sorte, « Made in Vatican » et l'autre interlocuteur, celui qui parle dans la canzone, entretient d'excellentes relations avec son Dieu personnel ; il l'appelle : « Mon Dieu à moi ». Et ainsi avance la canzone, en alternant « Ton Dieu » et « Mon Dieu à moi ».


Là, je ne suis pas bien. Il y aurait donc deux sortes de Dieux ?


Exactement et ils sont très différents ces deux Dieux. L'officiel, c'est un Dieu imposé, évanescent et théorique ; il niche dans le ciel ; c'est un Dieu imposant, une marionnette gigantesque aux mains de l'Église, une sorte d'épouvantail dont elle use pour apeurer les gens, pour justifier les massacres et les croisades, pour assurer sa domination sur l'humaine nation. En somme, c'est le Dieu de la Guerre de Cent Mille Ans [[7951]] que les riches font aux pauvres pour accroître leurs richesses, renforcer leurs privilèges, perpétuer l'exploitation… En plus, il est inaccessible, planqué là-haut dans son ciel de pacotille.


Celui-là, je le connais, c'est un ectoplasme et puis, il a déjà fait tant de dégâts, tant de malheur, c'est un Dieu destructeur, c'est un grand dictateur ; il a déjà tellement servi qu'il est usé de tous les côtés ; il s'effrite. Mais l'autre dont parle la canzone, quel est-il ? Que fait-il ?


L'autre est un Dieu personnel, concret, vivant et un agréable compagnon de vie, qui se tient dans la panse humaine et se laisse caresser. Je te cite la canzone :

« Mon Dieu à moi ne vit pas au ciel, il ne sait pas voler.
Quand j'ai besoin de lui, il ne me faut pas prier.
Il ne divise pas les eaux, il ne multiplie pas les pains.
Mon Dieu à moi, c'est ma panse et je la caresse avec mes mains. »

En somme, il veille au bien-être quotidien de la personne. Être à soi-même son propre Dieu, voilà qui plaît à l'âne. Un Dieu qui ne pousse ni à l'intolérance, ni à l'inquisition, ni à la croisade, ni à rien, ni à se soumettre à une foi, à une église, à une religion, car pour lui se soumettre, ce serait cesser d'exister.


Voilà un Dieu comme je les aime, dit Lucien l'âne en brayant de satisfaction, car pour l'âne, ce Dieu sera à l'image de l'âne, pour la femme, à l'image de la femme, pour l'hirondelle, il lui poussera des ailes… Un tel Dieu est bien utile, ce n'est plus un seulement Dieu du ciel, c'est un alter-ego réel et allant ainsi à deux, à condition de bien s'aimer soi-même et donc l'aimer aussi, on ne s'ennuie pas dans la vie.


De fait, avec un tel Dieu, on n'est jamais seul et il vous suit partout ; un ami fidèle et discret qui mourra de votre mort. Dès lors, vu ainsi, un Dieu est acceptable et regarde bien où la logique conduit : un tel Dieu ne peut être qu'athée, condition sine qua non de sa propre existence au sein de son empire ventral. Je me demande même si ce Dieu intestinal ne se résoudrait pas finalement dans une ultime bactérie… ou dans l'interaction confuse et entropique de ces milliards d'êtres grouillant dans la panse.


Restons-en là, dit Lucien l'âne et reprenons notre tâche ; tissons le linceul de ce vieux monde croyant, dominateur, dogmatique, religieux et cacochyme.



Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Tu l'appelles Dieu mais moi, je ne le connais pas
Je le trouve un peu louche et de mes amis, il n'est pas
Dieu doit être important car en lui est concentré
Le sens sacré de l'empire créé

Dieu doit être important mais attention attention,
Je ne discuterai pas de Dieu avec celui qui prône une religion.
Tu l'appelles Dieu, mais moi, je ne le connais pas
Il vit au ciel ton Dieu et nous sommes ici-bas.

Ses contradictions, mon Dieu à moi ne les justifie pas
Il ne renvoie pas à demain, il s'engage et se bat,
Il ne doit pas incarner mes aspirations ;
Il mange avec moi, nous avançons à tâtons.

Seulement, j'ai vu mourir trop de gens
Au nom du saint-esprit, du fils et du père.
Mille générations tourmentées par le doute,
Torturées avec calcul, c'est dément, c'est dément.

J'ai vu des femmes en des combats inhumains,
Violées dans leur intimité et traitées de putains.
Mille générations plongées dans le doute et les tourments,
Torturées avec calcul, c'est dément, c'est dément

J'ai vu des vies détruites dans le sourire d'un prêtre
Qui parlait de foi, calme et rassurant.
Mille générations, c'est dément, c'est dément
Et lui sourit calme dans son cloître

Tu l'appelles Dieu mais moi, je ne le connais pas.
Ma spiritualité ne s'exprime pas au travers du culte ; 
Mon Dieu à moi ne vit pas au ciel, il ne sait pas voler. 
Quand j'ai besoin de luiil ne me faut pas prier.
Il ne divise pas les eaux, il ne multiplie pas les pains.
Mon Dieu à moi, c'est ma panse et je la caresse avec mes mains.

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