NOTRE MOHAND
Version française – NOTRE MOHAND – Marco Valdo M.I. – 2016
d’après la version italienne de Vermondo Brugnatelli d’une
Musique et interprétation: Idir (https://fr.wikipedia.org/wiki/Idir)
Texte : Ben-Mohamed
Aucun
problème de « partialité » pour notre site : si nous
insérons cette chanson dans l’« Antiwar Anticléricales »,
parcours où elle doit se trouver, il nous faut
préciser que la chose ne se limite pas et ne peut pas se
limiter à l’église catholique ou aux églises chrétiennes. Les
élucubrations et les infamies
religieuses, porteuses de guerre, n’ont pas différences
entre leur dieux, leurs saints, leurs
idoles. [RV]
« Si de nos jours l’attention d’Idir est tournée surtout vers les questions de l’identité et à la recherche d’une cohabitation parmi des cultures différentes, tandis qu’elle est marquée (mais pas certes totalement) par la veine « contestatrice » et de dénonciation des maux de la société algérienne ; dans les premiers temps de son activité, on trouvait une considérable charge de contestation des valeurs traditionnelles considérées comme des entraves au développement d’une société moderne.
La chanson muḥend-Nneɣ (« notre Mohand ») en est un exemple, chanson où il reprend un texte de Ben Mohamed dans lequel, en imitant la forme traditionnelle de l’adekker en honneur des saints de village, on dénonce le danger et l’inutilité de ces cultes populaires qui poussent les gens à des attitudes de passive résignation en attente de quelque miracle. »
Vermondo Brugnatelli, La canzone cabila (La chanson kabyle)
Notre Mohand est un surhomme :
Il a égorgé un boeuf et l’a ressuscité,
Les anges le considèrent comme un saint
Qui lui désobéit, il le paralyse.
Mais où était ce surhomme
Quand l’ennemi est arrivé ?
Tout le pays se plaint,
« Ô saints, faites disparaître notre malchance »
Peut-être son pouvoir magique s’est-il envolé
Quand il a commencé à pleuvoir des balles.
Notre Mohand est un surhomme
Un mot de lui et les montagnes s’agenouillent
Il a débarrassé les obstacles à la vue
Afin que les fidèles puissent voir La Mecque
Mais où est le surhomme
Quand les mères ont pleuré
Celui-ci était frappé, celui-là exilé
Celui-ci a fui, celui-là est sous terre
Même le cheikh du village est tombé
La crue l’a emporté.
Glisse,
va, fous le camp
Dégage
avec tes emmerdements.
Version
française – LES SAINTS – Marco Valdo M.I. – 2016
d’après
La version italienne de Vermondo Brugnatelli de
Isitiden
– poème de Ben-Mohamed, dont est tirée la chanson d’Idir.
Sidi
Yahia Lâidali
A égorgé un bœuf et l’a ressuscité,
Les anges le considèrent comme un saint
Qui lui désobéit, il le paralyse.
Mais où était-il Lâidali
Quand est arrivé l’ennemi ?
Tout le pays se plaint,
« Ô saints, faites disparaître notre malchance »
Peut-être son pouvoir magique s’est-il envolé
Quand il a commencé à pleuvoir des balles.
A égorgé un bœuf et l’a ressuscité,
Les anges le considèrent comme un saint
Qui lui désobéit, il le paralyse.
Mais où était-il Lâidali
Quand est arrivé l’ennemi ?
Tout le pays se plaint,
« Ô saints, faites disparaître notre malchance »
Peut-être son pouvoir magique s’est-il envolé
Quand il a commencé à pleuvoir des balles.
Ô
Sidi Touati Ahwayli
Un mot de lui et les montagnes s’agenouillent
Il a débarrassé les obstacles à la vue
Afin que les fidèles puissent voir La Mecque
Mais où est le surhomme Ahwayli
Quand le peuple était enchaîné ?
Elle ne lui plaît peut-être pas la liberté
Il fuit l’odeur de la poudre
Il s’est calfeutré à l’ombre de l’ermitage
Dans son refuge, il revigore ses forces.
Soi-disant saint des Miracles
Accumula un tas de peaux
Et de chacune sortit un chevreau
Qui s’en alla à pied
Là où était le saint des miracles
Quand pleuraient les mères
Celui-ci était frappé, celui-là exilé
Celui-ci fuit, celui-là sous terre
Il s’est retiré là-bas en son sanctuaire
Et la crue l’a emporté.
Un mot de lui et les montagnes s’agenouillent
Il a débarrassé les obstacles à la vue
Afin que les fidèles puissent voir La Mecque
Mais où est le surhomme Ahwayli
Quand le peuple était enchaîné ?
Elle ne lui plaît peut-être pas la liberté
Il fuit l’odeur de la poudre
Il s’est calfeutré à l’ombre de l’ermitage
Dans son refuge, il revigore ses forces.
Soi-disant saint des Miracles
Accumula un tas de peaux
Et de chacune sortit un chevreau
Qui s’en alla à pied
Là où était le saint des miracles
Quand pleuraient les mères
Celui-ci était frappé, celui-là exilé
Celui-ci fuit, celui-là sous terre
Il s’est retiré là-bas en son sanctuaire
Et la crue l’a emporté.