LA
CATHOLICADE DE LA SEMAINE
13
JANVIER 2014
LE
VAINQUEUR : la
RAI – Radio-télévision italienne.
Version
française des Dernières Nouvelles de l'UAAR – Union des Athées,
Agnostiques et Rationalistes. (13 janvier 2014) :
Texte
italien :
http://www.uaar.it/news/2014/01/13/clericalata-della-settimana-2-rai/
Précepte
laïque
Italiens,
encore un effort pour devenir laïques !
Juste
une petite note de terminologie pour expliquer le choix du mot
« catholicade », comme traduction du mot italien de
« clericalata ». À première vue, puisque le mot
n'existe pas en langue française, il eût été plus judicieux de
créer un néologisme à partir de la racine utilisée en italien, ce
qui aurait donné : « cléricalade » et en effet,
c'eût pu être très bien. Mais... c'eût aussi passer à côté de
« la spécificité » italienne, à savoir que le
pays et la population italienne sont depuis l'époque mussolinienne,
dans un étrange mariage de l'Église et de l'État, mis sous
l'empire catholique.
Dès
lors, sauf à vouloir noyer le poisson et mettre sous le boisseau
cette véritable captation, il nous est apparu que le mot
« catholicade » rendrait mieux compte de la réalité de
ces petits (et grands) faits.
Jusqu'à
présent, le traducteur lisait avec le sourire ces catholicades
recensées par les amis de l'UAAR, mais chemin de croix faisant, il
s'est aperçu qu'elles décrivaient particulièrement bien une
certaine ambiance, caractéristique des pays en proie à une
« théocratite » et singulièrement, l'Italie, victime de
la forme particulière de cette endémie qu'est la catholite. En
fait, l'Italie souffre de « catholite aiguë ».
On
publiera donc des catholicades au gré de nos disponibilités de
temps. Mais revenons à la rubrique de l'UAAR.
Chaque
semaine nous publions un petit dossier consacré à l'affirmation ou
à l'acte le plus clérical de la semaine accompli par des
représentants d'institutions ou de fonctions publiques. La rédaction
est consciente que la tâche de trouver la catholicade qui mérite le
prix est une entreprise ardue, vu le grand nombre de candidats, mais
elle s'engage à fournir même dans ce cas un service à la hauteur
des attentes de ses lecteurs. Au contraire, elle remercie en avance
ceux qui signaleront d'éventuelles « perles ».
Premier
prix de cette semaine : la RAI – Radio-télévision italienne,
qui – pour fêter son soixantième anniversaire – a organisé une
visite d'« entreprise » au Vatican dont elle a exclu les
couples de fait (NDT : en fait, cette visite était organisée
pour les membres du personnel de la RAI et la direction n'a invité
que les couples mariés selon le rite catholique) en prétextant un
manque de place. (Il est vrai que le Vatican est tout petit...).
Seconde
place : l'Ausl (Administration sanitaire locale) de Cesena qui,
malgré une politique de coupes budgétaires et après avoir reconnu
que les assistants religieux sont inutiles, plutôt que les licencier
les a transférés dans autres structures religieuses , en versant
toujours de considérables traitements.
Troisième
place : le Ministère des biens culturels qui a organisé une
série de leçons de catéchisme dans un musée public en
collaboration avec le diocèse de Bologne. (voir petit compte-rendu
ci-dessous)
Le
catéchisme au musée.
Comme
quoi, tout va de soi dans le Catholand.
Mais
quand même...
On
se souvient du référendum de Bologne qui manifestait nettement le
refus « citoyen » face aux ingérences de l'Église dans
l'enseignement communal et on se rappelle qu'à cette occasion, les
autorités communales et le pouvoir politique municipal et au-delà
en avaient pris pour leur grade et malgré une campagne intense en
faveur de la collaboration avec l'Église et le diocèse, les
citoyens avaient persisté dans leur refus du Catholand.
Nous
voici quelques mois plus tard, toujours à Bologne... et les mêmes
autorités du Catholand remettent le couvert et rattaquent
sournoisement avec l'aide et la promotion du Ministère des Biens
cultu(r)els. Il s'agit d'une offensive cléricale dans toute la
splendeur de l'année qui commence. Voyons plutôt comment la chose
est présentée dans la presse italienne : « Inédite
joint-venture entre le ministère des Biens cultu(r)els et le diocèse
de Bologne : cinq journées dédiées à la religion en observant les
chefs-d'oeuvre de la Pinacothèque. Pour ré-apprendre à comprendre
le patrimoine culturel italien...
La
leçon de catéchisme dans les salles d'un musée... L'idée est
venue à la Pinacothèque de Bologne, qui lance, en collaborationavec
le diocèse citadine, un cycle de conférences sur « la beauté
de la fête. Imagerie et art dans le mystère chrétien ».
En
somme, comme il est annoncé : « C'est une catéchèse par
les images scandée par le calendrier liturgique. On proposera donc
le 23 février, en préparation au Carême, la conférence dédiée
au Crocefisso ; le 23 Mars, l'Annonciation ; le 27 avril la Pâques
et, pour terminer, le 25 mai, la Pentecôte. Toujours,
rigoureusement, le jour du Seigneur. »
Dans
une Pinacothèque publique, avec les fonds publics émanant du
Ministère des Biens cultu(r)els ? Il semble que dans cette
Italie concordataire, on confonde allègrement culturel et cultuel...
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