vendredi 6 novembre 2015

LIÉ À TOI

LIÉ À TOI
Version française – LIÉ À TOI – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson italienne – Legato a teSimone Cristicchi – 2007
Paroles et musique de Simone Cristicchi
Dans son album intitulé « Dall'altra parte del cancello » (De l'autre côté de la grille
)


Mon corps est une feuille fragile,
Que sous les draps, je cache,
Et il me reste bien peu à dire.
Je voudrais être libre de finir.




Mais Marco Valdo M.I., "LIÉ À TOI", voilà encore une fois un titre bien étrange. Sans doute, peux-tu me l'expliquer…


Sûrement, Lucien l'âne mon ami et je vais le faire à l'instant-même. Ce titre « Lié à toi », qui est la traduction littérale de l'italien : « Legato a te » dit exactement ce qu'il doit dire. Le tout est de savoir qui le dit et pourquoi. En fait, il s'agit d'un homme extrêmement malade et depuis très longtemps paralysé - Piergiorgio Welby (né en 1945 et mort volontairement en 2006). En fait, la canzone est construite sur la situation où cet homme s'adresse à machine qui le maintient artificiellement en vie ; à laquelle donc il est lié. D'où, ce titre de « Je suis lié à toi ».


Je commence à comprendre. Dis-moi si je me trompe : cet homme doit souffrir énormément et sans doute, est-il ainsi maintenu en vie contre son gré, conter sa volonté, contre sa liberté et contre sa dignité.


C'est exactement tout cela à la fois. Dans sa vie vivante, au temps où il disposait de lui-même, où ce n'était pas une machine qui l'obligeait à vivre, c'était un artiste-peintre, un poète et un militant politique. Bref, un homme créatif et actif. De ce fait, avec ce même courage, cette même volonté, il va se battre pour exiger qu'on le libère de la machine, pour qu'on le laisse s'en aller ailleurs… Dans le néant. Il va remuer ciel et terre et se trouver confronté à des gens qui au nom de principes abscons, sans jamais avoir été eux-mêmes dans sa situation, vont tout faire pour l'empêcher de finir sa vie et vouloir lui imposer de vivre au rythme de la machine ou plus exactement, des machines : un respirateur artificiel, une sonde alimentaire et le reste. Or, Welby savait ce qu'il voulait et l'a fait savoir jusqu'au bout du bout. Il interpella jusqu'au Président de la République italienne… Qui s'est dit ému… Voilà pour Piergiorgio Welby (né en 1945 et mort volontairement en 2006). Il y a un autre acteur capital dans cette histoire, un anesthésiste, le Docteur Mario Riccio, qui va devenir son allié de la dernière heure. Il va contre des milliers d'exaltés (en bonne santé physique, ceux-là ; pour le mental, on s'interroge encore), chauffés à blanc par l'Église catholique (encore elle…), aider le mourant à se débarrasser de la machine et à mourir comme un être humain digne. Eh bien, ce médecin va être vilipendé par ces fanatiques et ensuite, poursuivi… Ils vont essayer de le faire condamner pour meurtre. Il sera cependant acquitté. Le tribunal estimera qu'il avait « le devoir d'assister le malade »… Sous-entendu, la décision finale revenant à ce dernier.


Chez nous, les ânes, cela ne se passerait pas, car il n'y a pas de machine, mais comme on dit dans le titre d'un roman d'Horace Mac Coy  (https://fr.wikipedia.org/wiki/Horace_McCoy) : « On achève bien les chevaux ». Et forcément, cela se fait aussi pour les ânes.


Note, Lucien l'âne mon ami, que dans ton cas personnel, le problème ne se posera jamais… Par contre, on le fait pour les chiens, les chats, les canaris, les perroquets et cela ne pose aucun problème.


En effet, c'est ce qui me fait dire que certain ont plus de compréhension pour un animal que pour un humain. Si on n'était nous-mêmes, on en arriverait presque à désespérer… Enfin, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde totalitaire, religieux, fanatique, hautement stupide et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Tu es froide pourtant tu es la seule qui me donne de la chaleur,
Mais tu ne réussis à rien maintenant contre ma douleur.
Avec le temps, j'ai appris à te haïr, si seulement tu avais un cœur,
Tu me laisserais-tu m'en aller, tu me laisserais m'en aller… ailleurs.

Car je vis, je respire de jour, de nuit.
À toi, il te plaît de me regarder endormi
Tandis que je rêve d’étendues de blé et de fleurs loin d'ici
Mais je ne peux pas vivre, sans toi.
Je n'arrive pas à vivre, lié à toi.

Mon corps est une feuille fragile,
Que sous les draps, je cache,
Et il me reste bien peu à dire.
Je voudrais être libre de finir.

Tu es l'unique certitude de mon souffle,
Tant que je survis, tu es ma seule confidente.
Je ne peux plus accepter leurs défauts,
Tant de mots inutiles, tant de stupides mots…

Je vis, de jour, de nuit. Je respire.
On entend le silence du monde.
Une douleur insondable sans raison m'étouffe
Mais je ne peux pas vivre, sans toi ;
Je n'arrive pas à vivre, lié à toi.

Mon corps est une feuille fragile,
Que sous les draps, je cache,
Et il me reste bien peu à dire.
Je voudrais être libre de finir.

Mon corps est une feuille fragile,
Que sous les draps, je cache.

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