dimanche 18 octobre 2015

Adresse aux religions et aux religieux


Adresse aux religions et aux religieux

Chanson française – Adresse aux religions et aux religieux – Marco Valdo M.I. – 2015




Ô dieux uniques,
Ô mères éternelles,
Ô célestes puissances !



Lucien l'âne mon ami, je me demande si tu te rappelles qu'il y a déjà un certain temps, deux années peut-être, j'avais fait une version française d'une chanson espagnole de Joan Manuel Serrat qui s'intitulait Los macarras de la moral et à laquelle j'avais donné le titre de LES MACS DE LA MORALE.

Si je m'en souviens ? Et comment donc ! Comment, Marco Valdo M.I., mon ami, peux-tu en douter un seul instant ? J'y avais fait un joli petit commentaire assez acide…

En effet, et c'est précisément de ce commentaire que j'ai tiré une chanson et je l'ai intitulée : « Adresse aux religions et aux religieux ». En fait, je te dois mes plus grands mercis, car finalement, je n’ai pas eu grand-chose à faire. Il m'a suffi de transformer ton commentaire en chanson. Je te rassure, la chanson est au moins aussi anti-religieuse que ce dernier. Pour être précis, j'ajouterais antireligieuse et forcément, athée, rapport à la déclaration universelle des droits .


Voilà qui me plaît…, dit Lucien l'âne en souriant de toutes ses dents et en agitant doucement les oreilles de contentement.


Une différence cependant. Toi, tu situais dans le passé certaines de tes constatations. Je te cite : « On vous a vus quand vous dressiez vos bûchers et rôtissiez toute une humanité, on vous a entendus quand vous prêchiez la croisade et quand depuis des temps immémoriaux, vous appeliez aux meurtres… On vous a connus bénissant les bannières, les chevaux et les canons. »
Je les ai mises au présent ; la chose s'imposait d'elle-même.

Très juste et laisse-moi te dire, à mon tour, combien je suis ravi que tu aies tiré ce commentaire de l'oubli et par voie de conséquence, la très vigoureuse chanson de Joan Manuel Serrat.



C'est là un de ces rebondissements dont les Chansons contre la Guerre sont coutumières. Et c'est une très belle chose, vois-tu, car avant qu'elle ne me revienne en mémoire par je en sais plus quel hasard, j'avais une fois encore oublié que j'en avais fait une version française. Mais je l'ai aisément reconnue… Maintenant, je me demande, Lucien l'âne mon ami, ce que penserait le père Hugo de notre quasi-détournement d'un discours (fameux) d'un de ses plus célèbres personnages. Et je me demande comment il est revenu à ta mémoire d'âne (si tant est…) quand tu fis ce commentaire, dont je maintiens qu'il est splendide.



Que vient faire le père Hugo ici ? Je m'en vais te le dire… Mais exactement, et peut-être moins nettement chez moi que chez Gastibelza de Tonton Georges ou la Légende de la Nonne , le père Hugo vient jouer à plein son rôle de grand aîné de toute la lyrique française. M'est avis d'ailleurs qu'on le néglige plus qu'il ne faut, car on n'ose plus l'affronter. Cela dit le passage auquel on peut relier mon exorde se trouve au Troisième acte, scène deux de Ruy Blas. Le voici :



« Bon appétit, messieurs ! – 

Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n'avez pas honte et vous choisissez l'heure,
L'heure sombre où l'Espagne agonisante pleure !
Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe ! »


Cela dit, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde mangé par les mythes, rongé par les religions, trompé par les religieux, abusé par les Dieux Uniques et cacochyme.


Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane



Ô grands moralisateurs !
Ô pères la pudeur !
Ô prêcheurs immenses !
Ô célestes puissances !
Ô mères éternelles !
Ô Dieux uniques !
Rentrez sous la terre !
Retournez à vos enfers !

L'homme est trop crédule
Qui ne cesse de croire.
L'homme est ridicule
Qui gobe vos histoires,
Vos exordes, vos homélies,
Vos exhortations, vos litanies,
Vos préceptes et vos fables.
Votre suffisance est incommensurable.

On vous voit quand vous rôtissez l'humanité,
Vous dressez vos bûchers,
Vos gibets, vos pals, vos potences,
Vos roues, vos engins à souffrance.
On vous entend quand vous prêchez la croisade,
Quand vous en appelez à la Bible, au Coran,
À l'élimination des infidèles,
Au massacre des mécréants.

On vous reconnaît à vos bannières,
Vos drapeaux, vos canons,
Vos assassins, vos oraisons,
Votre goût morbide pour la prière.
Vous mettez du Dieu dans toutes vos sauces,
Vous l'engagez dans tous les camps,
Vous vendez le paradis, les vierges et l'indulgence.
L'homme en vous est mort impotent.

Retournez à vos enfers !
Rentrez sous la terre !
Ô Dieux uniques !
Ô mères éternelles !
Ô célestes puissances !
Ô prêcheurs immenses !
Ô pères la pudeur !
Ô grands moralisateurs !


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