La Guenon Hérétique
Chanson
française – La Guenon Hérétique – Marco Valdo M.I. – 2015
Ulenspiegel
le Gueux – 3
Opéra-récit
en multiples épisodes, tiré du roman de Charles De Coster : La
Légende et les aventures héroïques, joyeuses et glorieuses
d’Ulenspiegel et de Lamme Goedzak au Pays de Flandres et ailleurs
(1867).
L'an 1575, la ville nommée Oudewater fut le huitième jour d'août prise par force des Espagnols et tous les habitants d'icelle mis à mort sans distinction de sexe et d'âge. |
Ah,
Marco Valdo M.I. mon ami, quel beau titre que cette Guenon hérétique…
Malheureusement,
Lucien l'âne mon ami, cette pauvre guenon hérétique va connaître
le sort qui attend généralement les hérétiques ; elle finira
en martyr.
Ah,
Marco Valdo M.I. mon ami, que voilà une bien triste chanson.
Triste
et effrayante, elle l'est et plus encore qu'il n'y paraît. En deux
phrases d'abord, un aperçu de l’histoire qu'elle raconte.
Charles-Quint rentre de la guerre en Espagne et de retour en son
palais de Valladolid, fait mappeler son fils Phlippe, lequel ne se
manifeste pas. Il lui faut l'aller chercher où ce prince et futur
roi d'Espagne se terre. Ou – son père et l'archevêque, qui lui
sert de tuteur, le découvrent dans un coin sombre perdu au fond du
palais. Dans la pièce, liée à un piquet, la guenon hérétique
achève de se consumer.
Mais
c'est vraiment épouvantable, cette histoire, dit Lucien l'âne en
raclant le sol d'un noir sabot. Comment peut-on s'en prendre
pareillement à une petite bête, sans défense. C'est un sadique, ce
Philippe.
Un
sadique et un futur roi catholique qui, quand il régnera, se livrera
aux pires exactions afin d'éteindre les velléités d'indépendance
et aussi, l'esprit de liberté de conscience qui enflammait les
provinces du Nord. De cela, on en saura plus bientôt, car c'est
précisément le sujet du roman de Charles De Coster. On est en plein
dans les guerres de religion et l'Espagne, où est née
l'Inquisition, sera à la pointe dans la répression et la
Contre-Réforme. Elle le sera encore quatre siècles plus tard…Et
de ce côté-ci de l'Europe, on s'en souvient encore…
Et
on a bien raison, dit Lucien l'âne et foi d'âne, il importe de se
garder tous les fanatismes. « Fanatiques de tous les pays,
calmez-vous ! », telle est notre antienne. Alors, vive la
chanson et à bas ce vieux monde religieux, inconscient, incendiaire
et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi
Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
L’empereur
Charles de guerre s'en revînt,
En
son palais d'Espagne, un beau matin.
Mande
son fils saluer son père.
Philippe
refuse, il n'aime que livres et prières,
Se
tenir seul dans le noir
Toujours
rodant dans les couloirs.
Longtemps,
avec l’archevêque, son père le chercha
Dans
un réduit des plus sombre, il le trouva.
Un
local de terre battue qu'éclaire une lueur pâle.
Un
pieu en son milieu s'orne
D'une
guenon petite et mignonne,
Cadeau
d'un roi des Indes occidentales.
Sa
bouche béante criait la mort
Et
sa face terrifiait plus que son corps.
L'odeur
des poils brûlés sentait l'enfer.
La
guenon avait tant souffert.
L'infant
Philippe tapi dans le fond
De
noir vêtu suçait un citron,
Songeant
qu'un jour, bon prince catholique,
Il
fera par milliers rôtir les hérétiques.
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