mercredi 30 décembre 2015

Noël est à nous

Noël est à nous

(Cantate de Noël – Chant du solstice d’hiver)

Chanson de langue française – Noël est à nous (Cantate de Noël – Chant du solstice d’hiver) – Marco Valdo M.I. – 2012



Noël, c’est le Nouvel an de chez nous
Au solstice, la nuit rebrousse chemin





Oh, Marco Valdo M.I. mon ami, voilà-t-il pas que tu chantes Noël à présent… Tu te mets à composer des cantates… J’en suis bien surpris…

Allons, Lucien l’âne mon ami, toi qui circules partout depuis si longtemps, que peux-tu bien trouver de si surprenant à ce que je fasse une cantate sur le thème de Noël. Nous sommes à la fin décembre, que je sache. C’est le début de l’hiver, c’est le moment où les jours sont les plus courts, la nuit la plus longue et où tout va basculer insensiblement. On fête ça depuis toujours ici, aussi loin que tu remontes dans le temps et dans des temps prébibliques, du temps de ces préadamites dont parlait le Duc d’Auge à son chapelain.


Ah, dit l’âne Lucien un peu interloqué. Tu connais aussi le Duc d’Auge et son chapelain… Tu m’en vois fort surpris. Je les avais accompagnés dans le temps entre Lascaux et Altamira où le Duc faisait découvrir à son chapelain les peintures rupestres datant d’avant la création de l’homme selon la Bible. Le chapelain ne savait plus où il en était avec son Paradis et son Enfer, avec son Adam et sa côtelette. Et en effet, le Duc aimait beaucoup évoquer les Préadamites et cela faisait enrager le chapelain. Mais au fait, peut-être, connais-tu Cidrolin ?


Évidemment, mon ami Lucien l’âne. Je connais bien le dénommé Cidrolin et son goût prononcé pour l’essence de fenouil à l’eau plate. Mais, excuse-moi, ce n’est pas le sujet de la chanson. J’y viens donc. Ce n’est pas que j’aie l’instinct propriétaire, ni le goût de l’accaparement, mais j’aime la vérité et je n’aime pas que l’on trompe sciemment les gens. La chose me fâche et d’autant plus, si elle dure longtemps. Et la vérité ici, c’est qu’il y a eu une manipulation du calendrier pour déplacer la grande fête hivernale qui en bonne logique coïncide avec le solstice afin d’en faire une fête de propagande religieuse.


Ah, dit l’âne Lucien un peu interloqué. Tu serais donc fâché…


Et comment donc Ça fait près de deux mille ans que ça dure et je dis assez, basta ! Je dis assez de clowneries, assez de menteries, assez de mensonges, halte à l’escroquerie. Halte au vol de Noël par certaine confrérie ecclésiastique. Ces gens se sont emparé de Noël pour en faire leurs choux gras, ils l’ont détourné de son sens originel pour remplir leurs chapelles et meubler leurs discours de réclame religieuse. Mais, Lucien mon ami l’âne, toi qui viens des temps anciens, tu le sais bien que Noël est une fête populaire, une fête pour tout dire, laïque – de laios qui en grec doit bien vouloir dire le peuple, les gens. Noël n’a que faire de l’Orient, Noël n’est pas né en Palestine, c’est évident. Il fallait être assez au Nord pour imaginer le sapin, la neige et vénérer le solstice pareillement. Avant même l’arrivée des Romains (disons même clairement l’invasion), les druides – saints hommes de ce moment – coupaient le gui, coupaient le houx et bien entendu, fêtaient Noël en Finlande comme dans le Morbihan. Telle était l’Europe, à ce moment ; telles sont ses racines. Il est temps de remettre les pendules à l’heure, crois-moi.


Certes, et je me souviens qu’en Gaule et bien avant qu’elle ne s’appelle ainsi, du temps de Cro-Magnon, à Lascaux, à Altamira, on fêtait Noël, on se rassemblait, on faisait un grand festin autour d’un feu de bois et chacun apportait un cadeau, généralement de la nourriture, car c’était ce qu’il y avait de plus précieux au milieu de l’hiver. Pour la viande et le poisson, c’était assez facile de s’en procurer… Mais les légumes et les fruits, enfin tout ce qui pouvait accompagner ce morceau de renne, de caribou, d’auroch, de volatile ou de poisson, tout cela était chose rare, précieuse, car on était au moment de plus grande pénurie. On chantait, on se regroupait, on se rassurait. C’est ainsi que, plus tard, quand il y eut des maisons, des cabanes, des habitations, les animaux domestiques furent les bienvenus ;d’ailleurs, ils vivaient dans le même habitat et souvent, comme des radiateurs, tenaient les gens au chaud. C’est ainsi que j’ai souvent passé des nuits avec la vache auprès de la litière où la famille mettait à dormir le petit enfant. C’était la coutume chez les paysans. Quant au Père Noël et aux rennes tractant son traîneau dans le ciel, c’est pure allégorie… Cependant, une chose est sûre, il n’y eut jamais de rennes au Moyen-Orient… Dès lors, tu as raison, Noël est bien une invention d’ici, une coutume de nos pays où l’hiver est rude, les jours très courts et les nuits très longues. Mais quand même, pour ne pas le laisser filer, pour le reprendre aux imposteurs, pour nous le réapproprier, chantons Noël et son beau sapin, son Père Noël, son traîneau et ses rennes; si on peut faisons un festin et offrons des cadeaux (oh, modestes, sûrement modestes) et tissons le linceul de ce vieux monde croyant, crédule, dupé et cacochyme.

Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

  


C’est la Noël, c’est la Noël
Chantons Noël à pleine voix
C’est la Noël, c’est la Noël
Chantons Noël et reprenons nos droits
Noël est à nous, Noël est à nous
Noël, c’est le nouvel an de chez nous

Noël, c’est ici qu’on l’a inventé
Noël n’est pas ce spectacle importé
De je ne sais quel Orient
Il y a à peine deux mille ans
Par je ne sais quels propagandistes
D’un consortium monothéiste
Ils ont occulté le solstice, ils ont déplacé le nouvel an
Ils ont tout pris : l’âne, le bœuf, la mère et l’enfant
On ne peut laisser notre Noël à ces gens.
Ils nous racontent des fables, un vrai roman
Des récits de déserts, des légendes de pêcheurs,
Des histoires de foi, des contes d’aviateur.
Avec leurs évangiles et leurs croix
Ils ont massacré le monde à tour de bras

C’est la Noël, c’est la Noël
Chantons Noël à pleine voix
C’est la Noël, c’est la Noël
Chantons Noël et reprenons nos droits
Noël est à nous, Noël est à nous
Noël, c’est le nouvel an de chez nous

C’est l’an qui finit, c’est l’an qui commence
Le bébé dans la litière animale
Au milieu de la pièce familiale
C’est l’an qui finit, c’est l’an qui commence
En dépit des homélies de leurs prêtres
Noël est à Cro-Magnon et à nos autres ancêtres
À ces gens-là qui dans des grottes affrontaient le froid
Il y a dix mille ans et plus et qui fêtaient Noël dans nos bois
Et la verdeur du sapin dans les frimas
Noël est à nous autres, ça ne se discute pas
Noël, c’est le tournant des jours
Ici, depuis toujours
À Noël, la nuit rebrousse chemin
À Noël, avance le matin

C’est la Noël, c’est la Noël
Chantons Noël à pleine voix
C’est la Noël, c’est la Noël
Chantons Noël et reprenons nos droits
Noël est à nous, Noël est à nous
Noël, c’est le Nouvel an de chez nous
Au solstice, la nuit rebrousse chemin
Au solstice, avance le matin.

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